La Transhumance

 

 

Une coutume ancestrale

 

 

C'est le fait d'emmener des animaux domestiques (vaches, brebis, chevaux) passer l'été en haute montagne(ou estive) pour soulager les exploitations agricoles relativement étroites en Ariège, pour profiter d'herbages de qualité supérieure, en été et pour libérer de la main d'oeuvre.

 

Il y a 30 à 40 ans, les vaches à traire représentaient l'essentiel de l'estive. On y fabriquait le fromage sur place. Les cabanes d'estives accueillaient de 6 à 14 personnes dans des organisations collectives très élaborées. Des cochons étaient aussi monter pou être engraissés avec les sous-produits issus de la fabrication du fromage, ainsi que des brebis pour utiliser les zones inaccessibles aux vaches. Ce système hérité du Moyen-Âge, a perduré jusqu'au début de siècle, moment où l'industrialisation de l'agriculture et la désertification des campagnes ont plus ou moins désorganisé le système.

 

Actuellement les estives tendent à se réorganiser sur des bases nouvelles. des association d'éleveurs ont été créées. Ce sont les plus souvent celles-ci qui emploient les bergers ou vachers qui sont alors salariés.

 

Un enquête de la fédération Pastorale de l'Ariège qui date de juin 97 compte comme cheptel transhumant 1 2000 bovins, 40000 ovins et 1000 équins. 90% de ce cheptel montent sur des estives organisées. 66 estives sont recensées sur le département avec des surfaces qui varient de 500 à 3000 hectares et des altitudes allant de 800 à 2600m. 47% de ces surfaces de haute montagne sont gérées par les communes, 44% par l'état via l'Office National des Forêts et 9% par des propriétaires privés.

 

De plus en plus d'acteurs sont concernés par le gestion de ces vastes espaces: propriétaire fonciers, éleveurs, pâtres, chasseurs, randonneurs ou forestiers, ce qui n'est pas sans poser des problèmes de cohabitation, réglés avec plus ou moins de bonheur. Certains bergers pratiquent par exemple l'accueil en estive pour tenter d'expliquer leur métier de "l'intérieur".

 

Sur les 66 estives recensées en 97, 27 ne sont pas gardées mais simplement surveillées par les éleveurs qui montent à tour de rôle 6 sont gardées à temps partiel, 33 en permanence par des pâtres dont le statut est variable: 13 salariés, 17 bergers éleveurs prestataires de services et 8 entrepreneurs d'estive.

 

Le travail de berger vacher est saisonnier ( 4 à 5 mois) avec des horaires lourds( 5h-22h) et complexe dans ses applications. Il doit à la fois soigner et faire profiter les animaux qui lui sont confiés, les garder et les surveiller pour limiter les pertes (chutes, maladies, accidents divers). Il est aussi responsable des lieux qu'il occupe, il doit entretenir l'estive, voire  même l'améliorer par des rotations de pacage, par des déplacements calculés et tenter une gestion en accord avec l'écosystème. Par exemple l'Association des Pâtres travaille avec le ministère de l'environnement et les services préfectoraux dans le cadre de la réintroduction de l'ours dans les Pyrénées centrales depuis 1995 et pour le suivi et la protection du gypaète barbu depuis 97. Mais l'essentiel de ses activités reste la formation, le maintien de ce métier et sa promotion.

 

Le berger est assisté dans ses travaux par un ou plusieurs chiens. Pour le chien de travail, 2 races prépondérantes: le berger des Pyrénées (Labrit) et le Border Collie. Pour le chien de garde, le Montagne des Pyrénées dit "Patou". La plupart du temps, le berger les dresse lui-même ce qui nécessite une bonne compréhension du comportement des brebis et du chien. Pour ce faire, comme pour le métier en général, il existe une formation qui prépare au métier de berger et de la formation permanente pour celui qui exerce. La transhumance en Ariège Pyrénées.