Un fin brouillard enveloppa la grande rivière de chocolat chaud et,
soudain, il s’en détacha un bateau rose absolument fantastique.
C’était un grand bateau à rames, haut devant et derrière,
une sorte de caravelle des temps anciens, d’un rose si étincelant
et si lumineux qu’on eût dit du verre rose. De chaque côté,
il avait des tas de rames, et à mesure qu’il approchait, les visiteurs
assemblés sur la rive pouvaient voir les rameurs, une foule d’Oompa-Loompas — dix,
au moins, par rame.
—
« C’est mon yacht personnel ! s’écria Mr. Wonka, tout
rayonnant de plaisir. Je l’ai taillé dans un énorme bloc
de fondant ! N’est-il pas beau ? Voyez comme il sillonne la rivière
! »
L’éblouissant bateau de fondant rose se dirigeait vers le rivage.
Une centaine d’Oompa-Loompas, appuyés à leurs rames, levèrent
les yeux sur les invités. Puis soudain, pour une raison qu’ils étaient
sans doute les seuls à connaître, ils éclatèrent
de rire.