JEAN AURIAC
Le 19 juillet 1941, Jean Auriac, professeur agrégé de 35 ans, siège dans un jury d’examen à la Faculté de médecine, lorsque les policiers viennent l’arrêter sur ordre du commissaire Poinsot.
L’interrogatoire du prisonnier voudra être courtois. Jean Auriac évitera la méthode musclée. Du moins, pour l’instant. Il sait que son nom a été livré, sous la torture, par un jeune membre du groupe. Poinsot connaît les détails de l’organisation. Il en fait l’inventaire. Etant sur de sa prise, le commissaire joue avec le professeur.
"Vous êtes fatigué, professeur, vous passerez la nuit à votre domicile..."
Cela sous-entend une étroite surveillance.
Après son interrogatoire, nous dit Rémy, Jean Auriac est rentré librement chez lui. Craignant de ne pouvoir résister à un nouvel interrogatoire, il s’est rendu, en pleine nuit, à l’institut Bergonié. Ayant fracturé une fenêtre, il est allé à l’armoire aux poisons,(prendre deux capsules de cyanure) puis il a regagné son domicile et a écrit plusieurs lettres aux siens, plus une adressée à sa femme de ménage qu’il mettait en garde contre les risques d’explosion, car il allait ouvrir le robinet à gaz pour être plus sur de mourir. Un billet retrouvé près de son cadavre indiquait ; "3 h 30 du matin."
"C’était nécessaire.", écrivait-il.
Auriac mort, tout son petit groupe est arrêté. Est responsable de ce désastre, un agent double.