
|
C'est
l'histoire d'une famille racontée de plusieurs points
de vue différents, par exemple dans un paragraphe la
mère parle d'un événement qu'elle a vécu avec sa fille,
et dans le paragraphe suivant le même événement nous
est raconté, mais du point de vue de la fille.
GUILLAUME
C'est l'histoire d'un couple qui s'aime. Ils ont
une fille et mettent au monde un petit garçon. Mais
Virginie, la fille, est très jalouse de Christophe,
son petit frère, et lui fait plein de misères. Sa mère
éprouve beaucoup de haine envers elle, mais elle ne
peut s'empêcher de l'aimer malgré tout. Le père, lui,
ne dit rien ... Virginie veut même essayer de briser
l'amour qui unit ses parents, y parviendra-t-elle ?
C'est en fait l'histoire d'une fillette qui est en
réel manque d'amour et essaye de se faire remarquer
par tous les moyens qu'elle trouve.Pour ceux qui aiment les histoires de famille où
les enfants ont du mal à communiquer leur mal être aux
parents.
SOPHIE
Les
rapports du couple, la manière de se comporter avec ses
enfants demeurent les sujets d'étude privilégiés
d'Anne Bragance. Qu'ils soient solaires et joyeux comme Anibal,
dramatiques comme Le chagrin des Resslingen ou en forme de
règlement de comptes comme ce fut le cas avec Le lit,
ses romans bruissent tous du chant des passions humaines souvent
contrariées par l'intrusion d'un hasard funeste. Fort d'un
titre sans équivoque, Casus belli, sa nouvelle fiction
hantée par l'idée de faute et de pardon, rappelle le
long cri de douleur poussé par l'héroïne de Rose
de pierre blessée à mort par une mère qui ne
l'aimait pas. A cinq ans, par jalousie, par provocation, et pour
sortir de l'indifférence dans laquelle la tiennent ses
parents, Virginie jette son petit frère Christophe dans la
poubelle de la cuisine. Effrayée par le geste de sa fille,
incapable de communiquer sereinement avec son entourage, Claire
confie alors son désarroi à un hypothétique Dieu
rédempteur, supplié de remettre la brebis égarée
dans le droit chemin. Tandis que la mère admoneste les Cieux,
Virginie se confie à Camille, sorte de double créé
pour la sortir du tunnel dans lequel le manque d'affection des siens
l'a irrémédiablement jetée.
Car,
et c'est souvent le cas dans les romans d'Anne Bragance, à la
violence d'une mère haineuse répond une complicité
implicite d'un père faible, acceptant qu'un de ses enfants
soit donné en pâture à la vindicte familiale tout
entière. Roman d'un pardon jamais obtenu, et d'ailleurs jamais
réclamé, Casus belli brosse le portrait d'une
jeune fille d'aujourd'hui, en congé d'elle-même et qui
ne trouvera son salut que dans la puissance libératrice de la
littérature. Mariée deux fois, et trahie tout autant,
Virginie s'enfonce sous nos yeux dans des abysses de culpabilité,
de ressentiment et de désillusions successives. Mais, par un
épilogue aussi bouleversant qu'inattendu, Anne Bragance
rachètera cette héroïne qui lui ressemble comme
une sœur. Et d'offrir un hymne à l'acceptation de soi, qui
nous renseigne avant tout sur les blessures intimes de l'âme
infligées dès l'enfance par tous ceux qui refusent
d'accorder à leur progéniture le droit d'exister loin
d'eux de manière autonome, et sans devoir constamment
justifier chacun de leurs actes. L'éternelle histoire d'Anne
Bragance racontée encore ici dans un style onirique débarrassé
de tout pathos inutile.
|