L'analyse des relations entre conflits de classe et changement social développée par Marx
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Dossier 1 - Les classes sociales selon Marx : définitions, caractéristiques et origines
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Document 1 : Répartition des 25-34 ans et plus de 65 ans selon le niveau d’étude (source : Insee, 1997)

 

25-34 ans

65-74 ans

Aucun diplôme

26,1

75,3

BEPC

8,8

7,4

CAP, BEP

31,2

5,8

Bac

14,6

6,7

Bac + 2

10,6

1,8

Diplôme supérieur

8,7

3,0

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Document 2 : statut du père et du fils en fonction du niveau de diplôme

Niveau de diplôme du

Statut du fils par rapport au père

fils par rapport au père

Plus élevé

Egal

Inférieur

Total

Plus élevé

134

96

61

291

Egal

23

33

24

80

Inférieur

7

16

22

45

Total

164

145

107

416

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Document 3
L’histoire de toute société jusqu’à nos jours n’a été que l’histoire de luttes de classes. Homme libre et esclaves, patricien et plébéien, baron et serf, maître de jurande et compagnon, en un mot, oppresseur et opprimés, en opposition constante ont mené une guerre ininterrompue, tantôt dissimulée, une guerre qui finissait toujours par une transformation révolutionnaire de la société entière, soit par la destruction des deux classes en lutte (…). La société se divise de plus en plus en deux vastes camps ennemis, en deux grandes classes diamétralement opposées : la bourgeoisie et le prolétariat (…). A mesure que grandit la bourgeoisie, c'est-à-dire le capital, se développe aussi le prolétariat, la classe des ouvriers modernes qui ne vivent qu’à la condition de trouver du travail et qui n’en trouvent que si leur travail accroît le capital. Ces ouvriers, contraints de se vendre au jour le jour, sont une marchandise, un article de commerce comme un autre ; ils sont exposés, par conséquent, à toutes les vicissitudes de la concurrence, à toutes les fluctuations du marché. (…) Une fois que l’ouvrier a subi l’exploitation du fabricant et qu’on lui a compté son salaire, il devient la proie d’autres membres de la bourgeoisie : du propriétaire au détaillant… etc. Petits industriels et marchands, artisans et paysans, tout échelon inférieur des classes moyennes de jadis tombent dans le prolétariat, d’une part parce que leurs faibles capitaux ne leur permettent pas d’employer les procédés de la grande industrie, d’autre part parce que leur habilité technique est dépréciée par les nouvelles méthodes de production. De sorte que le prolétariat se recrute dans toutes les classes de la population.
Source
 : K. Marx, Manifeste du Parti Communiste, 1848
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  • Quel est le moteur de l’histoire de toute société selon Marx ?
  • Pourquoi les classes sont-elles antagonistes ?
  • Proposer une définition marxiste d’une classe sociale
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    Document 4
    Les paysans forment une masse énorme dont tous les membres vivent dans la même situation, mais sans être liés par de nombreux rapports. Leur mode de production les isole les uns des autres, au lieu d’établir entre eux un commerce réciproque. Cet isolement est encore augmenté par le mauvais état des moyens de communication et la pauvreté des paysans. Leur champ de production, la parcelle ne permet dans sa culture aucune division du travail, aucune application de la science, donc pas de diversité de développement, pas de richesse dans la situation sociale. Chaque famille suffit à peu près à elle seule, produit directement la plus grande partie de sa consommation et gagne ainsi ses propres moyens d’existence par un échange avec la nature plutôt que par un commerce avec la société (…) et par le fait de n’être unis que par un lien purement local, par le fait que l’identité de leurs intérêts ne crée pas de communauté, ni d’union nationale, ni d’organisation politique, les paysans parcellaires ne constituent pas une classe. Ils sont, par suite, incapables de se faire prévaloir en leur propre nom, soit par un parlement, soit par une convention.
    Source : K. Marx, le 18 brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte, Paris, 1928
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  • Pourquoi les paysans parcellaires ne constituent-ils pas une classe ? Enumérez les critères retenus par Marx.
  • Quelles sont donc les conditions pour en constituer une ?
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    Document 5 : Le fétichisme de la marchandise
    Dans l’économie de marché, les producteurs " n’entrent socialement en contact que par l’échange de leurs produits ". Par conséquent, " ce n’est que dans les limites de cet échange que s’affirment d’abord les caractères sociaux de leurs travaux privés ". C’est ce que Marx appelle le fétichisme de la marchandise. Il signifie tout simplement que lorsque nous achetons un T-Shirt à bas prix et que nous sommes heureux d’avoir effectué " une bonne affaire ", nous ne nous demandons pas si cela est dû au fait que l’ouvrière qui l’a fabriqué reçoit un salaire de misère. La socialisation par l’échange masque les rapports sociaux derrière ces objets. Le fétichisme consiste alors à attribuer aux objets une propriété qui s’applique en réalité aux rapports sociaux. C’est ce que l’on fait lorsque l’on pense que la valeur est dans les objets alors qu’elle est produite par le travail ou que le capital produit du profit comme la poule pond les œufs, alors que le capital est un rapport social et que le profit provient de l’exploitation des salariés.
    Source
     : Cahiers Français, Les théories économiques, La documentation française
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  • D’où proviennent les classes sociales ?
  • Que dénonce Marx dans le concept du fétichisme ?
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    Document 6

    N’importe quel enfant sait que toute nation crèverait qui cesserait le travail (…) ne serait-ce que pour quelques semaines (…) il sait que les masses de produits correspondant aux différentes masses de besoin exigent des masses différentes et quantitativement déterminé de la totalité du travail social. Il est évident que la forme déterminée de la production sociale ne supprime nullement cette nécessité de la répartition du travail social en proportions déterminées. C’est la façon dont elle se manifeste qui peut seule être modifiée. Des Lois naturelles ne peuvent pas en général être supprimées. Ce qui peut être transformé, dans des situations historiques différentes, c’est uniquement la forme sous laquelle ces lois s’imposent.
    Source : K. Marx, Lettre à Kugelman, 11 juillet 1868, in Cahiers Français, op cité

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  • Quelle est la différence entre le travail " privé " et le travail " social " ?
  • Faire un schéma reliant les deux type de travail
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    Document 7

    On sait que seul le travail crée de la valeur (…) la force de travail comme toute marchandise possède une valeur, déterminée par le temps de travail nécessaire à la production des moyens de subsistances indispensables à l’entretien et à la conservation du travailleur et sa famille. Elle possède également une valeur d’usage : le travail. Or, " le vendeur de la force de travail, comme le vendeur de toute autre marchandise en réalise la valeur d’échange et en aliène la valeur d’usage ". Il suffit donc que l’usage de la force de travail crée plus de valeur que la force de travail n’en coûte pour qu’apparaisse une plue-value. Vendue sur le marché du travail, la force de travail est exploitée dans la sphère de production. La production de plus-value est production de valeur prolongée au-delà d’un certain point (où " la valeur de la force de travail payée par le capital est remplacée par un équivalent nouveau).
    Source
     : Cahiers Français, op cité

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    Force de travail : " l’ensemble des facultés physiques et intellectuelles qui existent dans le corps d’un homme, dans sa personnalité vivante, et qu’il doit mettre en mouvement pour produire des choses utiles " (Marx)
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