Définition :
L’élasticité est le rapport entre deux variations ; elle permet de mesurer la sensibilité d’une grandeur à la variation d’une autre, par exemple, comment réagit la consommation quand le revenu augmente (élasticité-revenu) ou bien comment réagit la demande à une variation de prix (élasticité-prix).
L’expérience montre que l’amélioration de leur pouvoir d’achat conduit
les individus à privilégier certaines consommations au détriment d’autres.
Autrement dit, le supplément de pouvoir d’achat ne profitera pas à tous les
postes de consommations de la même manière. L’élasticité-revenu
permet de mesurer l’impact d’une variation du revenu sur la consommation
(totale ou d’un bien ou service donné).
Soit c
le taux de variation de la consommation entre deux dates,
Soit R le taux de variation du revenu entre ces deux mêmes dates,
L’élasticité-revenu est le rapport : Ec/R = |
|
Exemple :
En
francs |
Année
1 |
Année
2 |
Année
3 |
Revenu |
6 000 |
6 400 |
6 600 |
Consommation
alimentaire |
1 100 |
1 125 |
1 135 |
Année
2/1 :
R = [(6 400 – 6 000) / 6 000]
100 = 6,67 %
c
= [(1 125 – 1 100) / 1 100]
100 = 2,27 %
Ec/R = | ![]() |
= 0,34 |
Année 3/2 : Ec/R = |
![]() |
= 0,28 |
Interprétation : Lorsque le revenu augmente, tous les postes de consommation n’évoluent pas au même rythme. Par exemple, ce n’est pas parce que mon revenu a doublé que je vais manger deux fois plus. Il est donc probable que l’évolution en % de ma consommation alimentaire soit inférieure à l’évolution en % de mon revenu. L’élasticité-revenu est un simple coefficient multiplicateur.
Ec/R = | ![]() |
nous indique donc que c est E fois plus grand que R.
En ce qui concerne la consommation alimentaire que nous venons d’évoquer, ce
coefficient est donc inférieur à 1 (puisque le dénominateur est supérieur au
numérateur dans le calcul). Mais certaines consommations sont sensibles à une
variation du revenu et ont un taux de variation supérieur à celui de ce
dernier. Si j’obtiens une élasticité de 2, cela signifie que la consommation
en question augmente « deux fois plus vite » que le revenu.
Autrement dit, si le revenu augmente de 1%, la consommation concernée
augmentera de 2 %
Généralement,
lorsque le prix d’un bien augmente, la demande diminue, et inversement, elle
augmente lorsqu’il baisse (loi de l’offre et de la demande). Mais la
sensibilité au prix varie en fonction du type de bien. L’élasticité-prix
est l’indicateur qui va nous permettre de mesurer cette sensibilité.
Soit d
le taux de variation de la demande entre deux dates,
Soit p
le taux de variation d’un prix entre ces deux mêmes dates,
L’élasticité-prix est le rapport : Ed/P = | ![]() |
Exemple : lorsque le prix d’un bien passe de 9 francs à 2 francs, on constate que l’on passe d’une unité demandée à 5.
Ed/P = | ![]() |
= - 5,14 |
On remarque que l’élasticité est généralement négative, ce qui signifie que lorsque le prix d’un bien augmente, sa demande diminue. Ici, on pourrait traduire en disant que lorsque le prix du bien augmente de 1 %, sa demande diminue de 5,14 %. Par ailleurs, lorsque cette élasticité est supérieure à 1 ou inférieure à 1, la variation de la quantité demandée est supérieure à la variation du prix : la demande est donc sensible (élastique) au prix. On peut résumer dans un tableau les différents cas :
Valeur
de l’élasticité |
signification |
La
demande est dite … |
Exemples |
e
> 0 |
La demande augmente avec le prix
(exception à la loi de l’offre et de la demande) |
…atypique. |
Produits
de luxe (consommation
ostentatoire – effet VEBLEN) |
e
= 0 |
Le changement de prix ne provoque aucune
variation de la demande |
…
parfaitement inélastique |
Biens
ou services particulièrement nécessaires ou dont on est dépendant :
Médicaments,
pain, tabac (pour certains consommateurs) … |
-1
< e < 0 |
Une variation du prix entraîne une faible
variation de la demande (la demande varie moins que le prix) |
…
inélastique (ou rigide) |
Essence,
dépenses alimentaires |
-
|
Une variation du prix entraîne une forte
variation de la demande (la demande varie plus que le prix) |
…
élastique (ou sensible) |
Consommations
de loisirs, biens ou services superflus |