Le port de Hinx autrefois
Jadis les routes était rares et surtout
mauvaises. On se servait de l'Adour pour
transporter sur des galupes des quantités
de marchandises.

Avec St Sever et Mugron, Hinx était
considéré comme un port important :
22000 pièces de vin, 9000 barriques,
2000 stères de bois reçus à Bayonne
provenaient de Hinx.

En remontant, les galupes transportaient
des morues, du sel et des sardines salées.
Face au courant, on se servait des boeufs
des paysans qui marchaient sur des
chemins de halage.

Deux routes menaisent au port. L'une
venant de Montfort par Gamarde et
Goos, permettait le transport du vin de
Chalosse.
L'autre venait de Bastennes et apportait
du bitume.

Avant la révolution, le port et ses
diverses activités commerciales avec
Dax et Bayonne, le passage en bac d'une
rive à l'autre, la nasse de pêche
appartenaient aux seigneurs de Hinx, les
Lalande.
Mais très vite, la commune de Hinx
contesta les droits du barron, l'accusant
d'être un usurpateur.

C'est au port de Hinx qu'on embarqua
les cloches des églises de Chalosse,
réquisitionnées en juin 1793 par Ducos,
représentant du peuple à Dax. La patrie
était en danger et elles furent fondues en
canon dans l'arsenal de Bayonne.

Parfois, on voyait passer au port un
bateau chargé du cercueil d'un riche
notable de Dax qui désirait être enterré à
l'abbaye voisine de Divielle.

Au début du 20ème siècle, l'activité
commerciale diminua et disparut.

Seul, un bac permettait aux agriculteurs
d'atteindre les prairies et les forêts
situées sur l'autre rive.

Aujourd'hui, le port n'existe plus, le bac
non plus. Il faut passer le pont de Pontonx
ou de Dax pour passer sur la rive droite.
Le dernier bac qui
a traversé l'Adour
Pendant combien d'années le dernier bac a-t-il été utilisé?
Le dernier bac date de 1970. Celui-ci est métallique; il a été fabriqué à Urt.. Avant,
on les faisait en bois. En 2000, la coque a été percée et depuis, le bac n'est plus
utilisé.
A quoi servait-il autrefois ? Quelles étaient ses différentes utilisations ?
Il servait à faire traverser l'Adour aux agriculteurs qui avaient des terres de l'autre
côté. On passait de bêtes, des charrettes de foin, puis des tracteurs. Il y avait un
autre bateau qui trasportait du sable. La halle de Montfort a étét construite avec du
sable de Hinx.
Lorsque le bac faisait des traversées, y avait-il des problèmes ?
Oui, quand il y avait des crues.
Quel poids le bac pouvait-il transporter ?
Il pouvait transporter de 12 à 15 tonnes.
Quand vous étiez petit, travailliez-vous avec vos parents sur l'Adour ?
Oui, je travaillais avec mes parents dès l'âge de 12 ans.
Est-ce-que le port a déjà été inondé ?
Oui, mais aujourd'hui elle ne déborde plus.
Comment était choisi le passeur ?
Il était choisi au bureau de poste à Mugron.On était passeur de père en fils.
Que transportaient les bateaux sur l'Adour ?
Les gabarres qui passaient au port transportaient du blé, de la laine, du bois, du
vin, du bitume, ...
En quoi consistait votre métier ?
Moi, je ne pilotais pas le bac, j'étais agriculteur. Mon père Pascal l'a piloté, puis
mon frère.
Que pensez-vous du port maintenant ?
Ca me fait mal au coeur car aujourd'hui, il n'est plus aussi entretenu qu'autrefois.

INTERVIEW :
TOUSSAINT,UN ANCIEN
VOISIN DU PORT

TEMOIGNAGE :
MADELEINE, UNE ANCIENNE
VOISINE DU PORT

Mamie Madeleine nous a raconté sa vie quand elle était jeune à Hinx.
Le dimanche, elle allait se baigner sur la plage en face sur l'autre rive de
l'Adour.

Elle montait dans la barque ou bien son oncle Toussaint la portait sur ses
épaules et il marchait dans l'eau.

Sa maman l'envoyait garder les oies. Elle les faisait courir en descendant la
côte. Au bout du chemin, elles se jetaient dans l'eau pour traverser.

Pour faire la lessive, elle savait tirer l'eau du puits. Ensuite, elle rinçait le
linge dans l'eau claire de l'Adour.

Quand un pêcheur attrapait des muges et des anguilles, il venait à l'auberge
du port et on les faisait cuire.

L'eau du ruisseau faisait tourner la meule du moulin qui écrasait les grains
de maïs. Avec la farine jaune, Madeleine préparait de l'escauton délicieux.