M.E.N., BO 2002, hors série n°1 du 14 février RETOUR SOMMAIRE
LANGUE FRANÇAISE,
ÉDUCATION LITTÉRAIRE ET HUMAINE
LITTÉRATURE (DIRE, LIRE, ÉCRIRE)
OBJECTIFS
Le programme de littérature du cycle 3 vise à
donner à chaque élève un répertoire de références appropriées à son âge et
puisées dans la littérature de jeunesse, qu'il s'agisse de son riche patrimoine
ou de la production toujours renouvelée qui la caractérise. Il permet ainsi que
se constitue une culture commune susceptible d'être partagée, y compris entre
générations. Ces rencontres avec les œuvres passent par des lectures à haute
voix (du maître ou des élèves) comme par des lectures silencieuses. Elles
permettent d'affermir la compréhension de textes complexes, sans pour autant
s'enfermer dans des explications formelles difficilement accessibles à cet âge.
Elles se poursuivent par des échanges et des débats sur les interrogations
suscitées et donnent par là l'occasion d'éprouver les libertés et les
contraintes de toute interprétation.
Avec les œuvres poétiques et théâtrales, les
élèves, guidés par leur enseignante ou leur enseignant, prolongent
l'interprétation en cherchant à la transmettre au public de leurs camarades ou à
un public plus large. En liaison avec les activités artistiques (musique, arts
visuels, danse) ou dans le cadre d'un projet, ils élaborent la mise en voix et
la mise en scène des textes.
L'univers de cette littérature se découvre aussi,
dès l'école primaire, par la pratique de l'écriture. Cette expérience, plus
exigeante, permet à l'élève de commencer à prendre conscience des spécificités
du monde des fictions.
Ces multiples parcours de lecture et d'écriture
sont programmés par les maîtres de l'équipe de cycle en s'appuyant sur la
bibliographie publiée et régulièrement mise à jour par les soins du ministère de
l'éducation nationale.
Une partie de l'horaire consacré à la littérature
est réservée à des "ateliers" de lecture qui conduisent progressivement tous les
élèves à une véritable autonomie face aux textes. Cela suppose un travail
régulier et patient conjuguant l'amélioration de la reconnaissance des mots
ainsi que la structuration et la diversification des stratégies de compréhension
des textes. La part de l'emploi du temps réservée aux ateliers varie du début à
la fin du cycle en fonction des besoins des élèves.
PROGRAMME
1 - Lecture des textes de la littérature de
jeunesse
Les textes lus au cycle 3 sont choisis parmi ceux
qui sont répertoriés dans la bibliographie publiée avec les textes
d'application. Elle comporte des "classiques de l'enfance" souvent réédités et
qui constituent un patrimoine se transmettant de génération en génération. Elle
comporte aussi des œuvres de la littérature de jeunesse vivante dont la liste
est régulièrement renouvelée. Chaque année, deux "classiques" doivent être lus
et au moins huit ouvrages appartenant à la bibliographie de littérature de
jeunesse contemporaine.
Ce programme de lecture ne paraît démesuré que si
l'on tente d'expliquer dans le détail et dans sa totalité chacun des textes
choisis. Il ne s'agit surtout pas d'enfermer les élèves plusieurs semaines
durant dans un livre qui va perdre, de ce fait, tout intérêt et même toute
signification. On privilégiera au contraire le parcours rapide, seul susceptible
de permettre à cet âge la compréhension d'ensemble de l'œuvre. Une séance peut
suffire pour une courte nouvelle ou un poème, une à deux semaines sont
nécessaires pour terminer un roman un peu long. L'enseignant peut lire le texte
à haute voix, résumer des passages trop longs ou faisant trop digression,
inviter ses élèves à des lectures oralisées, à des lectures silencieuses faites
en classe ou hors de la classe... L'essentiel est de permettre que l'œuvre
vienne s'inscrire dans la mémoire de chacun par les divers aspects qui la
constituent : les personnages, la trame narrative, des expressions, le texte
d'un passage fort (qui peut faire l'objet d'une mémorisation littérale suivie
d'une interprétation)...
Le maître guide les élèves dans leur effort de
compréhension. Il les engage à reformuler ce qu'ils ont compris avec leurs
propres mots, puis, par un dialogue attentif, il les conduit à combler les
lacunes ou les erreurs qu'il constate. Il les aide à construire les
articulations entre chaque séance de lecture d'un même texte (synthèse de ce qui
a été lu, débat tentant d'anticiper ce qui peut suivre, contrôle par la lecture,
etc.). L'enseignant éduque ainsi ses élèves à la nécessaire rigueur qui préside
à tout acte de lecture.
C'est aussi l'occasion, pour l'enseignant,
d'attirer l'attention sur les aspects les plus ouverts de l'œuvre et de susciter
des conflits d'interprétation nécessitant un effort d'argumentation.
Pour que l'élève puisse acquérir des références
culturelles, il importe que les lectures ne soient pas abordées au hasard, mais
se constituent, tout au long du cycle, en réseaux ordonnés : autour d'un
personnage, d'un motif, d'un genre, d'un auteur, d'une époque, d'un lieu, d'un
format, etc. Au cycle des approfondissements, c'est cet aspect de la lecture
littéraire qui doit être privilégié plutôt que l'explication approfondie d'une
œuvre.
Chaque lecture, lorsqu'elle a fait l'objet d'un
travail de compréhension et d'interprétation, laisse en suspens des émotions et
pose de multiples questions qui peuvent devenir des thèmes de débat
particulièrement riches. Cette exploration de l'univers de connaissances et de
valeurs qu'est la littérature peut être conduite très librement à partir d'un
texte (voire d'un extrait) ou, au contraire, de la confrontation de plusieurs
lectures, ou encore en s'appuyant sur des œuvres ou connaissances rencontrées
dans les autres enseignements (un film, un tableau, un paysage, un portrait
photographique, une gravure, etc.).
Au cycle 3, la plupart des élèves deviennent
capables de lire de manière autonome des textes de littérature de jeunesse,
c'est-à-dire de les comprendre et d'en proposer une interprétation sans l'aide
de l'adulte. Toutefois, les compétences de lecture restant à cet âge très
variables, les enseignants veillent à suggérer des œuvres appropriées à chacun,
tant par l'intérêt qu'elles suscitent que par les difficultés qu'elles
présentent. L'objectif est de faire de chaque enfant un lecteur assidu. Là
encore, il convient de ne pas être pusillanime et de pousser chacun à emprunter
fréquemment des livres dans les bibliothèques accessibles (BCD, bibliothèque
publique du quartier, bibliobus, etc.). Un livre par mois au moins devrait être
considéré comme une base même si l'on sait que, pour certains élèves, les
lectures personnelles du cycle 3 passent encore beaucoup par la lecture à haute
voix des adultes. Les lectures autonomes doivent relever d'abord du plaisir de
la découverte d'une œuvre. Elles ne doivent déboucher sur aucune activité
susceptible de décourager les élèves mais peuvent faire une large place à des
rituels qui développent les sociabilités de la lecture : signaler à la classe
une découverte, partager avec un autre lecteur du même livre ses impressions,
conseiller une lecture à un camarade, faire partie d'un jury de sélection,
participer à un débat avec d'autres classes, etc. On peut aussi encourager les
élèves à se doter d'un "carnet de lecture" qu'ils utilisent très librement pour
conserver en mémoire les titres des œuvres lues et le nom de leurs auteurs, pour
noter un passage ou une réflexion et ainsi se donner les moyens d'une relation
plus intime avec le livre. Pour les enfants ne parvenant pas à cette autonomie,
la BCD et la bibliothèque publique de proximité doivent fournir de multiples
occasions d'auditions de lecture.
2 - Dire les textes
Au cycle 3, l'élève devient capable de dire les
textes lus et relus ou mémorisés en totalité. Il est plus judicieux de les
choisir parmi les œuvres découvertes dans les lectures faites en classe, élues à
cette fin pour le plaisir qu'elles ont procuré lorsqu'on les a rencontrées. Ce
travail repose d'abord sur l'expérimentation active de la voix et de ses effets
(pauses, rythme, inflexions, intonations, intensité, etc.), ensuite sur
l'articulation entre l'effort de compréhension et celui de diction, enfin sur
l'épreuve du travail fait, face à des auditoires variés. Une dizaine de textes
de longueur raisonnable, particulièrement bien choisis pour leurs qualités
littéraires et le travail d'interprétation qu'ils permettent, sont mémorisés
chaque année.
Le travail régulier de diction des textes peut
s'accompagner de projets plus ambitieux (en particulier lorsque le théâtre est
abordé), éventuellement appuyés par le renfort technique d'artistes dans le
cadre d'un projet d'école ou d'un projet artistique et culturel (PAC), qui,
au-delà de la mise en voix, utilisent les ressources corporelles pour déployer
l'interprétation des textes dans l'espace et pour les donner tout à la fois à
entendre et à voir. Il existe des relations fortes entre dire des textes et les
chanter. Chaque fois que cela sera possible, on tentera d'articuler l'une et
l'autre activité, sans oublier qu'une chorale peut très judicieusement être
l'occasion de les rapprocher.
La lecture à haute voix joue un rôle important
lors de la rédaction d'un texte ou au moment de sa révision. Dire son texte ou
le texte d'un camarade, c'est en expérimenter la cohésion et les effets.
3 - Écrire à partir de la littérature
La plupart des genres littéraires rencontrés en
lecture peuvent être le point de départ d'un projet d'écriture (conte, récit des
origines, légende, nouvelle policière, nouvelle de science-fiction, récit de
voyage fictif, fable, pièce de théâtre...).
L'enseignant conduit ce travail de manière
progressive en s'appuyant sur les textes lus ou en recourant à ceux-ci chaque
fois que c'est nécessaire. Il peut, par exemple, inviter ses élèves à prolonger,
compléter ou transformer un texte narratif, poétique ou théâtral. Il peut encore
les conduire à écrire un épisode nouveau dans un texte narratif, un dialogue ou
une description destinés à s'insérer dans un récit ou à le prolonger...
Le pastiche, l'imitation, le détournement sont
les bases du travail d'écriture, en référence aux textes littéraires. Le recours
aux prototypes doit être permanent, soit pour dégager des caractéristiques
susceptibles de guider la mise en œuvre du projet, soit pour répondre aux
questions que sa réalisation ne manque pas de poser.
La révision reste, comme dans tous les projets
d'écriture, un moment essentiel. Les élèves doivent être régulièrement conduits
à ajouter, supprimer, remplacer, déplacer des fragments de textes sur leurs
propres brouillons ou sur ceux de leurs camarades, en s'appuyant sur les
annotations des autres élèves ou du maître et en utilisant les outils construits
par la classe. Ce travail peut s'effectuer sur le papier en mettant en œuvre
instruments d'écriture, ciseaux et colle, ou sur un logiciel de traitement de
texte dont les fonctionnalités plus complexes sont découvertes à cette occasion.
Il en est de même pour tout ce qui relève de la révision orthographique.
Tout projet d'écriture peut se prolonger par un
projet d'édition du texte réalisé. C'est l'occasion, pour les élèves, de
s'initier à la fabrication d'un livre (couverture, page de titre, mise en pages,
illustration) et de sa diffusion (insertion dans une collection, présentation au
public, critique). Il peut en être de même pour un journal, pour une affiche,
pour une page destinée à un site internet ou à un cédérom. Au-delà des aspects
de présentation, l'élève apprend à écrire en fonction des effets recherchés et
des publics auxquels il s'adresse : décrire une expérience, convaincre un
correspondant, toucher un lecteur.
La pratique de l'écriture poétique développe la
curiosité et le goût pour la poésie. Elle doit essentiellement se présenter sous
forme de jeux combinant l'invention et les contraintes d'écriture.
Au cycle 3, l'écriture manuscrite est
quotidiennement sollicitée. Il importe qu'elle reste ferme et lisible tout en
devenant de plus en plus cursive. Certains élèves ont encore besoin d'un
exercice regulier de la main.Tous doivent profressivement s'approprier les bases
acquises au cycle précédent pour en faire une écriture plus personnelle. À
l'occasion des activités d'édition de textes, dans tous les domaines, on peut
conduire les élèves à explorer des familles de caractères susceptibles
d'enrichir leurs moyens graphiques (écriture, mise en pages, etc.).
4 - Ateliers de lecture
L'accès à la lecture autonome (lecture
silencieuse sans aide d'un adulte) suppose, tout au long du cycle 3, un travail
régulier. Laisser les élèves fréquenter des fichiers de lecture qui ne
prévoient, comme seule intervention didactique, que le contrôle des réponses
faites à un questionnaire ne saurait en aucun cas suffire. Des ateliers de
lecture doivent être mis en place, dans chaque domaine d'activité, en
particulier lorsque l'on découvre des textes d'un type nouveau ou de nouvelles
modalités de lecture. Leur mise en œuvre est développée de manière plus
approfondie à propos du domaine "Littérature". Ces recommandations peuvent être
transférées aisément aux textes rencontrés dans les autres domaines. En aucun
cas, cependant, les ateliers de lecture ne peuvent se substituer à l'activité
proprement dire.
L'élève doit, pour progresser, apprendre à mieux
gérer une tâche complexe : d'une part traiter successivement les marques
linguistiques du texte, d'autre part en élaborer la compréhension en s'appuyant
sur la signification des mots et des phrases lus mais aussi en mobilisant des
connaissances préalables (connaissances sur le thème du texte, connaissances sur
la langue). Si une partie de ce travail devient automatique, toute l'attention
peut être dirigée vers l'activité la plus délicate : celle qui conduit à la
compréhension du texte.
Pour aider l'élève à acquérir plus d'autonomie,
il peut être utile de travailler séparément chacun de ces aspects. Lorsque le
travail porte sur la lecture de mots nouveaux ou de structures syntaxiques
délicates, on limite la difficulté de la compréhension en préparant le texte au
préalable ou en aidant les élèves en cours de lecture. Lorsque le travail porte
sur le développement des stratégies de compréhension, on limite le nombre de
mots rares et de structures syntaxiques complexes.
L'amélioration de la reconnaissance des mots
rares ou des structures syntaxiques difficiles peut être développée à partir de
jeux où la vitesse de réaction et la finesse de la discrimination (entre des
mots proches visuellement, par exemple) sont encouragées. On prendra garde
toutefois à se souvenir que "reconnaissance" implique "connaissance" et que
l'entraînement à la lecture de mots ou de structures syntaxiques rares doit
obligatoirement être précédé d'un travail oral sur les mêmes réalités (voir
"Observation réfléchie de la langue française"). On se rappellera aussi que
l'écriture reste l'un des meilleurs moyens d'entrer dans la structure
orthographique d'un mot rare ou d'une marque syntaxique et peut donc grandement
aider à l'automatisation de sa reconnaissance en lecture.
La compréhension des textes suppose d'abord un
usage judicieux de la mémoire susceptible d'intégrer les informations qui sont
données successivement au cours de la lecture. Il faut conduire les enfants à ce
va-et-vient incessant entre ce qui vient d'être lu du texte et ce qui est en
cours de lecture, sans lequel ne se constituent que des îlots de compréhension
isolés les uns des autres.
Il convient ensuite d'amener l'enfant au bon
repérage des marques linguistiques qui, à l'écrit comme dans le langage
d'évocation, guident cette intégration (dans le cadre de la phrase comme dans
celui du texte). Les substituts du nom (nominaux ou pronominaux), la
ponctuation, les temps du verbe, les connecteurs, etc., doivent être travaillés
de manière explicite dans les ateliers de lecture. Ils permettent souvent de
faire les inférences nécessaires à la compréhension que les jeunes lecteurs
négligent ou ne parviennent pas à réaliser. Là encore, l'explicitation est
nécessaire : par exemple, le bon traitement d'un pronom suppose la prise en
compte de son genre et de son nombre, le repérage de sa fonction, etc.
Enfin, l'accès à l'autonomie suppose la gestion
volontaire par le lecteur de tout le processus. L'enfant doit apprendre à passer
de compréhensions ponctuelles et lacunaires à des compréhensions qui prennent en
compte tous les aspects du texte en même temps que les savoirs antérieurement
accumulés. Cela relève d'un effort et d'une exigence qui ne vont pas de soi.
C'est en explicitant avec eux tout le procédé que les enseignants peuvent amener
leurs élèves à prendre à leur compte les diverses facettes du processus et de
son contrôle.
Les ateliers doivent donc offrir des activités
judicieusement programmées, susceptibles de faire découvrir ces démarches de
manière ordonnée, tout en consolidant les bases de l'acte de lecture
(automatisation de la reconnaissance des mots).
Compétences devant
être acquises en fin de cycle Les compétences acquises dans le programme de littérature sont des compétences liées à l'exercice de la parole, de la lecture et de l'écriture. Elles sont donc précisées ici et reportées dans le tableau général des compétences spécifiques de la maîtrise du langage et de la langue française. Être capable de : - se servir des catalogues (papiers ou informatiques) de la BCD pour trouver un livre ; - se servir des informations portées sur la couverture et la page de titre d'un livre pour savoir s'il correspond au livre que l'on cherche ; - comprendre en le lisant silencieusement un texte littéraire court (petite nouvelle, extrait...) de complexité adaptée à l'âge et à la culture des élèves en s'appuyant sur un traitement correct des substituts des noms, des connecteurs, des formes verbales, de la ponctuation... et en faisant les inférences nécessaires ; - lire en le comprenant un texte littéraire long, mettre en mémoire ce qui a été lu (synthèses successives) en mobilisant ses souvenirs lors des reprises ; - lire personnellement au moins un livre de littérature par mois ; - reformuler dans ses propres mots une lecture entendue ; - participer à un débat sur l'interprétation d'un texte littéraire et en étant susceptible de vérifier dans le texte ce qui interdit ou permet l'interprétation défendue ; - restituer au moins dix textes (de prose, de poésie ou de théâtre) parmi ceux qui ont été mémorisés ; - dire quelques-uns de ces textes en en proposant une interprétation (et en étant susceptible d'expliciter cette dernière) ; - pouvoir mettre sa voix et son corps en jeu dans un travail collectif portant sur un texte théâtral ou sur un texte poétique ; - élaborer et écrire un récit d'au moins une vingtaine de lignes, avec ou sans support, en respectant des contraintes orthographiques, syntaxiques, lexicales et de présentation ; - pouvoir écrire un fragment de texte de type poétique en obéissant à une ou plusieurs règles précises en référence à des textes poétiques. Avoir compris et retenu : - que le sens d'une œuvre littéraire n'est pas immédiatement accessible, mais que le travail d'interprétation nécessaire ne peut s'affranchir des contraintes du texte ; - qu'on ne peut confondre un récit littéraire et un récit historique, la fiction et le réel ; - les titres des textes lus dans l'année et le nom de leurs auteurs. |