Brendan et le secret de Kells

 

 

En observant l'affiche, les sixièmes ont d'abord formulé des hypothèses sur le genre du film :

"C'est un dessin animé ", " il y a de l'aventure ... car le jeune homme a le pied en avant et sa cape est soulevée ", ça se passe au moyen-age car il est habillé comme un moine et il tient un livre ancien ; 
c'est un norvégien car il est roux"," non, c'est un Anglais ! "...

Puis ils les ont vérifiées ou infirmées : le personnage principal a été dessiné par le réalisateur Irlandais Tomm Moore, il s'agit d'un jeune apprentis de même nationalité, du livre de Kells qui existe
" pour de vrai "et qui est conservé à Dublin.

Manon s'est dite tour à tour "surprise... par les paysages", les dessins "qui ne ressemblent pas à ce que l'on a l'habitude de voir "... puis parce que le spectateur est " plongé au coeur de l'aventure ",
ou encore car les personnages principaux sont "courageux".

En effet, l'analyse de la séquence de la découverte du livre démontre une action littéralement filmée en plongée ( plan 27 ) ; mais aussi les jeux de champ, contre-champ ( plan 3 et 4a )
pour raconter une histoire avec des images.

Les réalisateurs mettent en oeuvre des cadrages significatifs, pour souliger l'importance du regard et de la curiosté ( Plan 1, par exemple ). Ils ont combiné des graphismes virtuoses de paysages, en hommage
à la nature, et une stylisation des personnages, signe d'une création humaine, culturelle.

C'est tout l'enjeu de ce travail cinématographique, de réactualiser les vertues et la tentative originelle des moines auteurs du livre : réconcilier authentiquement & intelligemment la nature & la culture, en
faisant jouer naturellement la réalité et la fiction.

L'animation vivante des entrelacs celtiques du manuscrit est confiée symboliquement au personnage du jeune apprentis, afin qu'il en renouvelle l'originalité, grâce à son imagination singulière." Brendan enferme
 le monstre avec son imagination et avec une craie", observe Justine.

 

Mais cet imaginaire est quelque part universel, puisque partagé avec celui des spectateurs, notamment par l'insertion, propice à l'imagination, d'éllipses, de fondus au noir, et de graphismes au limites de
l'abstraction : dans la séquence initiatique de la grotte ; de plans subjectifs : " le réalisateur fait un plan sur le sac, comme si on était à la place de Brendan", constate Samia.

" Du merveilleux", mais aussi de spectaculaires confrontations, orchéstrées par des contrastes de formes et de valeurs violents, en opposition avec les substiles nuances de couleurs complémentaires &
les harmonies de tons vivants de la Forêt.

Après " le feu de l'action", Arthur déplore que " le film passe trop vite "; Gabriel, pour sa part a apprécié la relation fraternelle entre les personnages principaux et du coup "conseille ce film à un ami ".

Enfin, Benjamin déduit de l'analyse de la séquence que la mixité des morphologies et des couleurs des moines ( plan 7 ) s'oppose a l'uniformité aveugle, mécanique, vénale et dangereuse des barbares.

Ce qui permet à tous, pour conclure, d'appécier la pertinence de cette réalisation, défensive d'un idéal de construction sociale : " une nation arc en ciel ", tel que l'a promulgué N. Mandela.

                                                                       
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