Tout aussi sauvages, que partageant le même amour de la liberté & la même indifférence vis-à-vis du monde qui les entoure ...

... Il a surnommé le crecerelle kes, comme il l'aurait fait avec un ami. "

Les jeunes cinéphiles ont remarqué la singularité de l'affiche, " format paysage ".

Ils ont identifié le cadrage en " gros plan ", sur le "visage triste ", " en noir et blanc", du " personnage principal " ; qui ressort sur un " paysage" aux tons sépias," en arrière plan ".

Ils ont aussi remarqué les point communs avec les affiches observées précédemment : La encore un "enfant sauvage," le " thème de l'amitié, la relation entre l'humain et l'animal," ou encore l'importance et la beauté de la nature, comme sur l'affiche des enfants loups.

 

C'est en analysant par la suite la séquence du "début du film," qu'ils ont pu poursuivre cette comparaison. Elle permet en effet de constater que "comme dans " l'entame de " mon Oncle, le générique " est diégétisé*( cf. Photogramme 6 ). Ils ont cependant distingué un style moins lyrique, beaucoup plus réaliste ; notamment grâce à la prise de son-in, au tournage, auquel Ken Loach a tout de même superposé un son-off, au montage." Comme le refrain" de la bande originale, " à la flûte ", qui revient aux moments partagés avec l'oiseau.

Le contenu narratif de cette séquence correspond au "reveil " matinal du " personnage principal," obligé d'aller vendre des journaux pour survivre, avant d'aller au collège ...

Les jeunes spectateurs n'ont pas tous apprécié l'aspect brut et trivial des images de Ken Loach, si différent du style très poétique de J. Tati, ou du caractère surnaturel & emphatique du manga.

Mais ils ont bien compris que c'est précisément cela qui renforce l'effet documentaire de cette fiction : "qui ressemble à la réalité ". Comme l'a d'ailleurs bien lu une critique en herbe, le cinéaste a tourné volontairement le film avec un acteur amateur, issu authentiquement de la communauté représentée.

Les lieux de tournage leur ont aussi permis de se représenter les conditions de " vie difficiles ", dans un contexte social défavorisé et des espaces du quotidien " laids "ou des plus banals.

C'est en étudiant " la mise en scène " déterminée par le réalisateur qu'ils ont pu comprendre à quel point ce personnage a besoin d'échappatoires. Ken Loach joue notamment sur l'echelle des plans : cadrage en " plan large " sur le paysage industriel "que Billy ignore", puis un " plan rapproché " sur son visage absorbé ( photogrammes 18,19 ) avec en voix-off celle de Billy, lisant les bulles "dans sa tête".

Leur analyse a enfin mis en valeur le recours aux jeux de champs / contre-champs, par exemple entre les photogrammes 19 puis 20 :" gros plan " sur la vignette de la bande dessinée, dont le jeune garçon lit les phylactères et les onomatopées.

Pour finir - ou plutôt pour commencer - ce sont probablement là les prémices d'une envolée autodidactique, afin d'échapper au destin des mineurs... Sur fond de critique, toujours d'actualité, des systèmes concédants au déterminisme social.

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