Fiche ressource 4:  utiliser l'actualité

Les citoyens face aux risques naturels 
Illustration : Les séismes de l’été 1999




Problématique:
Par une étude systématique des manifestations, des causes et des conséquences d’une catastrophe dite naturelle ainsi que des dispositions prises par les hommes face à ces risques, on peut amener l’élève à comprendre que si les aléas naturels existent, c’est le contexte social qui les transforme soit en catastrophe soit en accident relativement mineur. Alors que la médiatisation amplifie la tendance à s’appesantir sur le phénomène lui même, une analyse plus rigoureuse débouche sur la mise en évidence de la vulnérabilité. C’est la problématique mise en oeuvre par les experts des risques naturels qui débouche sur l’étude de ce qui peut accroître ou diminuer cette vulnérabilité.

Démarche:


1 - Un travail de recueil de données sur l’événement considéré : articles de journaux en sériant la nature des supports ( grand public ou spécialisé), émissions télévisées, informations sur l’internet. . .en croisant les sources pour vérifier la qualité des informations (ainsi en Turquie les différences dans l’évaluation du nombre de victimes).


2 - Une recherche pluridisciplinaire mobilisant les élèves avec leurs différents professeurs
l’exemple du séisme en Turquie est très bien adapté.
• en Géographie, le programme de seconde se prête particulièrement à l’analyse des situations de risques naturels et des réactions humaines face à ces risques ; l’étude des conditions de l’urbanisation ou l’analyse des transformations de l’environnement jouent ici un rôle essentiel.
• Les SVT peuvent permettre la mobilisation des connaissances géologiques essentielles à la compréhension du séisme.
• L’Histoire permet de comparer dans le temps l’ampleur différente des aléas naturels selon le contexte social : pourquoi la chute d’un météorite le 30 juin 1908 dévastant 2000 km2 n’est-elle pas reconnue comme l’aléa naturel le plus important du 20eme siècle, parce qu’il a frappé une zone désertique en Sibérie. Pourquoi le tremblement de terre de 1755 à Lisbonne a-t-il fait 40 000 morts alors que des tremblements de terre contemporains de même magnitude ont fait moins de victimes ? On pourra également s’interroger sur le contexte géopolitique qui peut influer sur la nature des réactions internationales (la Turquie est un bon exemple ici).
Les Sciences économiques et sociales développeront naturellement une problématique soulignant l’importance du contexte et du développement économique et social dans les effets différenciés d’un même phénomène naturel. Analyser l’impact du surcoût d’une construction parasismique dans la prévention et le problème de son financement ou mettre en évidence des croyances collectives dans la capacité ou non d’une population d’assurer la prévention des risques naturels, ou encore souligner l’importance des règles de droit et de leur respect (dans le secteur du bâtiment par exemple), autant de pistes possibles dans cette discipline.

Les cours de Langues peut aussi être mis à contribution selon les sources utilisées.

Quant au Français, pourquoi ne pas envisager d’une part une analyse des discours sur un événement contemporain explicitement demandé dans le programme de cette discipline, et d’autre part ressortir les textes divergents de Voltaire et de Rousseau face au tremblement de terre de Lisbonne de 1755, le premier invoquant la fatalité, le second l’urbanisation anarchique.


3 - Un tel travail permet d’identifier les causes humaines et sociales principales qui accroissent la vulnérabilité face aux aléas naturels: 1- Les rapports entre démographie, pauvreté et urbanisation qui rendent certaines régions et villes plus sensibles aux risques. 2 -les transformations non maîtrisées de l’environnement, favorisant par exemple les inondations; 3 - L’absence de préventions et ses causes économiques, sociales et culturelles... Identifier par là même les moyens connus pour éviter ou mieux résister aux catastrophes.

Conclusion
Le citoyen du monde que l’élève, comme chacun d’entre nous, doit devenir est donc sollicité par une telle étude non seulement pour manifester une indispensable solidarité avec les victimes (que les élèves savent souvent organiser eux mêmes comme de nombreux exemples passés l’attestent) mais aussi pour agir collectivement en vue de modifier les conditions de vie des hommes. A travers cet exemple où l’on est passé de l’aléa naturel à la vulnérabilité sociale, on peut donc atteindre certains éléments constitutifs de la citoyenneté: "Ni rire, ni pleurer mais comprendre ", la devise spinoziste doit inspirer en permanence le citoyen face aux événements. Analyser les informations, prendre de la distance sur l’actualité médiatique, rechercher les causes, s’assembler avec les autres quelles que soient leurs origines, sont autant de démarches citoyennes.

 

 

 

 

courrier électronique        

                      site optimisé pour une  résolution graphique de: 800*600 

actualisé le 19/09/00