Fiche 5: Processus d’exclusion et citoyenneté

 (classe de seconde)



Problématique
La notion de l’exclusion s’impose à partir du début des années quatre-vingt-dix dans un contexte de profondes mutations socio-économiques qui engendrent, pour de nombreux individus, un affaiblissement, voire une rupture, des liens sociaux. Il importe de souligner que l’exclusion ne peut pas être étudiée en tant que telle le terme ne se réfère pas à un état mais à un processus. Il s’agit donc d’analyser les formes particulières prises par les différents processus d’intégration-exclusion, ces deux dernières notions entretenant des rapports dialectiques. Le terme d’exclusion désigne le processus de marginalisation que peuvent connaître des personnes privées d’emploi, de protection sociale, qui sont dans une situation de grande pauvreté, isolées par la fragilisation ou l’absence de liens familiaux et d’échanges sociaux. Les sources de l’exclusion sont ainsi diverses et peuvent, dans certains cas, se cumuler. La citoyenneté sociale, liée à l’essor de l’Etat-Providence, peut être en l’occurrence remise en cause par le développement de la pauvreté et les différentes formes d’exclusion.

Démarche


1. Dans une première étape, on cherchera à montrer que l’exercice de la citoyenneté suppose que soient réalisées des conditions politiques, sociales et économiques qui ont progressivement été mises en œuvre au cours de l’histoire. L’étude de la dimension statutaire de la citoyenneté s’inscrit dans l’histoire de la démocratie. Ces droits acquis seront présentés comme des constructions historiques issues notamment de conflits qui expliquent la production et l’usage de nombreuses normes juridiques.

2. Dans une seconde étape, l’accent pourra être mis sur la crise de la citoyenneté. On cherchera alors à analyser les tensions qui peuvent apparaître entre l’affirmation de principes républicains qui confèrent des droits et l’application concrète de ces droits. Les nations démocratiques se réfèrent en effet à l’égalité de tous les citoyens mais, dans la réalité, on constate l’existence de diversités et d’inégalités. L’étude de cette tension, qui pourra être proposée aux élèves, serait mise en œuvre autour de l’idée suivante: dans les sociétés surtout organisées autour de la valeur du travail et de la production de biens et services, les individus qui connaissent la pauvreté, qui sont au chômage et exclus de la sphère d’intégration que constitue le travail, peuvent ils se considérer et être considérés par les autres comme de véritables citoyens. L’égalité politique et juridique ne suffit pas à fonder le lien social; l’action de l’Etat-Providence en faveur de la réduction des inégalités économiques et sociales doit être en ce sens envisagée à la fois comme une condition et une conséquence de l’affirmation de l’égalité des citoyens et de l’exercice concret de la citoyenneté.


3. Dans une troisième étape, on étudiera les différentes politiques de lutte contre l’exclusion mises en œuvre dans les sociétés démocratiques en montrant que ces politiques cherchent à s’inscrire dans une perspective de refondation de la citoyenneté. Il importe de souligner à cet égard que les politiques d’insertion s’efforcent de mettre en valeur un ensemble de droits reconnus aux citoyens mais aussi de soumettre ces droits à la réalisation de devoirs. Cette articulation est présente au cœur du dispositif du RMI, par exemple. On pourra enfin s’interroger sur les limites de ces politiques d’insertion en évoquant le risque du développement d’une " citoyenneté duale ".

 

 

 

 

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actualisé le 12/03/00