Charges et décharges - Applications
La
peinture électrostatique
Lorsqu'on peint un objet au pistolet, la
peinture projetée est formée de gouttes microscopiques. Un
petit nombre de ces gouttes atteint l'objet à peindre, les
autres se dispersent dans l'atmosphère ce qui pollue et
gaspille. Pour éviter cet inconvénient on électrise la
peinture et l'objet. Par exemple le pistolet est relié à la
borne positive d'un générateur électrostatique et l'objet à
la borne négative. Les gouttes attirées par l'objet viennent
s'y déposer.
Les filtres électrostatiques
Ils servent à séparer de petites particules en suspension dans
un gaz. Le fonctionnement est semblable à celui du paragraphe
précédent. Les particules sont chargées négativement par une
électrode émettrice (cathode), elles sont attirées sur l'anode
réceptrice sur laquelle elles se déposent.
La
photocopie électrostatique : xérographie
Un cylindre métallique recouvert de
sélénium est électrisé positivement en tournant près d'un
fil relé à un générateur.
L'image du document à photocopier est projetée sur le cylindre.
Le sélénium étant photosensible, les zones éclairées se
déchargent. Les zones sombres restent chargées.
De fines particules d'encre sont projetées sur le cylindre.
Elles adhèrent aux parties chargées (zones sombres de l'image)
La feuille de papier est électrisée puis appliquée contre le
rouleau. L'encre vient s'y déposer.
La feuille passe entre des rouleaux chauffants pour fixer l'encre
dans le papier.
Les
tubes
à décharge
Heinrich Geissler (1815
1879) inventa vers 1850 un tube à décharge qui porte son
nom. Dans un tube de Geissler on enferme un gaz
sous faible pression. Lorsqu'une tension élevée est appliquée
entre deux électrodes, une décharge s'effectue dans le tube et
le gaz devient luminescent.
Julius Plücker (1801-1868) observe en 1854 que
la lumière émise est caractéristique du gaz enfermé. On peut
l'analyser avec un spectroscope (constitué d'un prisme ou d'un
réseau).
Sir William Crookes (1832-1919) abaisse la
pression à l'intérieur des tubes et découvre en 1879
l'existence des "rayons cathodiques" (issus de la
cathode (électrode négative).
Jean Perrin (1870-1942) dévie la trajectoire de ces
rayons et montre en 1895 qu'ils sont constitués de particules
négatives.
Joseph John Thompson (1856-1940) montre en 1897
que ces particules négatives sont arrachées au métal de la
cathode, il s'agit des électrons.
Les tubes à décharges sortent du laboratoire avec le célèbre tube
au néon mis au point en 1910 par Georges Claude
(1870-1960). Ces tubes vont servir d'enseignes
lumineuses pendant des décennies. Ils ne peuvent pas servir à
l'éclairage puisque le néon donne une lumière rouge orangée.
En 1937 apparaissent les tubes fluorescents. Ce
sont des tubes à décharge contenant de la vapeur de mercure et
dont la paroi interne est recouverte d'une poudre fluorescente
qui transforme les rayons ultra-violets en lumière visible. Ces
tubes sont souvent appelés "tubes au néon" ou tout
simplement "néons", ce qui est bien sûr une
stupidité de plus.
Les autres tubes à décharge actuellement utilisés sont la lampe
à vapeur de mercure (lampadaires anciens), la
lampe à vapeur de sodium (lampadaires plus récents:
lumière jaune) et le flash électronique (tube
au xénon)
L'allume-gaz piézoélectrique
Pierre Curie ( 1859 1906) et son
frère Jacques (1855-1941) ont découvert, en
1880, la piézoélectricité: Lorsque certains
cristaux (cristaux piézoélectriques) sont comprimés, des
charges électriques apparaissent sur des faces opposées. On
fabrique sur ce principe des allume-gaz qui font jaillir une
étincelle lorsqu'on comprime le cristal piézoélectrique
(titanate de baryum) en appuyant sur un bouton.
La cage de
Faraday
C'est une enceinte ou cage métallique qui permet d'isoler
une portion d'espace contre l'influence des champs électriques
extérieurs. A l'intérieur de la cage, le champ électrique est
nul, même si des charges sont placées à l'extérieur ou si la
cage est reliée à un générateur électrostatique.
Une voiture à carrosserie métallique est une cage de Faraday
qui protège ses occupants contre les dangers d'électrocution
provenant d'un contact extérieur ou d'une décharge
atmosphérique (foudre).
Inversement si on introduit des charges à l'intérieur d'une
cage de Faraday mise à la terre, le champ électrique à
l'extérieur n'en sera pas perturbé.
Inconvénient: les ondes radio
(électro-magnétiques) ne traversent pas les cages de Faraday,
ce qui empêche de faire fonctionner correctement, à
l'intérieur d'une automobile, des récepteurs ou des émetteurs
(auto-radios, téléphones portables). On utilise alors une
antenne de toit.