Scolarisation
Modalités
d'inscription des élèves
Extrait d'un document rédigé par l'Inspection Académique du Nord
Il
y a plus d'un siècle, le législateur, inspiré, distribuait les rôles : au
maire l'inscription, au directeur l'admission. Le texte de 1882 est toujours
valable et mériterait d'être mieux respecté.
En
matière d'inscription des élèves
à l'école, les compétences sont partagées entre l'Etat (IEN, directeurs d'école)
et la commune.
En
théorie, l'entrée d'un enfant dans toute école se fait en deux temps :
1.
Le maire désigne d'abord l'école d'affectation et délivre le certificat
d'inscription ;
2.
Le directeur d'école prononce l'admission au vu du certificat d'inscription et des
autres documents requis.
En
bonne logique, c'est donc à la mairie que les parents devraient se rendre pour
inscrire leur enfant à l'école.
En
pratique, de nombreuses communes délèguent leur pouvoir aux directeurs, qui
procèdent eux-mêmes à l'inscription et à l'admission. Souvent, cela ne pose
pas de problèmes, quand il n'y a qu'une école
publique dans la commune, ou quand les parents se tournent naturellement vers l'école
de leur quartier. Par contre, quand les flux sont désordonnés, l'absence de
coordination et de directives de sectorisation peut entraîner des
effets pervers : instabilité des effectifs,
fermetures de postes, difficultés concentrées dans certaines écoles, ...etc.
C'est pourquoi il est utile de revenir aux termes et à l'esprit de la loi, qui doivent au moins guider la nécessaire concertation entre mairies et autorités de l'éducation nationale.
Inscription
Personne compétente : le Maire
Enfants
concernés :
*
Enfants de six à seize ans
"L'instruction
primaire est obligatoire pour les enfants des deux
sexes, français ou étrangers, âgés de six ans à seize ans révolus ; elle
peut être donnée soit dans les établissements d'instruction primaire ou
secondaire (publiques ou libres) soit dans les familles (père, mère ou
personne de leur choix)." (article 4, ordonnance du 6 janvier 1959,
modifiant la loi du 28 mars 1882)
*
Enfants de cinq ans
"En
l'absence d'école maternelle, les enfants de cinq ans dont les parents
demandent la scolarisation sont admis à l'école élémentaire dans une section
enfantine." (décret 90-788 du 6 septembre 1990
*
Enfants de trois et quatre ans
"Tout
enfant, à l'âge de trois ans, doit pouvoir être accueilli dans une école
maternelle ou une classe enfantine le plus près de son domicile." (loi du
10 juillet 1989)
*
Enfants de deux ans
Leur accueil peut être assuré dans la limite des places disponibles et en priorité dans les écoles et classes maternelles situées dans un environnement social défavorisé.
Choix
de l'école
*
Quelle commune ?
L'inscription
à l'école se fait dans la commune de résidence.
Quelques
exceptions sont possibles dans les cas suivants (décret du 12 mars 1986) :
-
le père et la mère ou les tuteurs légaux de l'enfant exercent une activité
professionnelle dans une autre commune ;
-
l'état de santé de l'enfant nécessite une hospitalisation fréquente ou des
soins réguliers et prolongés assurés dans une commune d'accueil et ne pouvant
l'être dans la commune de résidence ;
-
le frère ou la soeur de l'enfant est inscrit, la même année scolaire, dans
une école maternelle, une classe enfantine ou une école élémentaire de la
commune d'accueil.
La
scolarisation dans une commune autre que la commune de résidence doit faire
l'objet d'un accord entre les deux maires (participation financière).
Quelle
école ?
"Dans
les communes qui ont plusieurs écoles publiques, le ressort de chacune de ces
écoles étant déterminé par un arrêté du maire, les familles doivent se
conformer aux dispositions de cet arrêté" (article 7 de la loi du 28 mars
1882 modifiée par le décret du 18 février 1966, le maire devant prendre
l'avis de l'IEN lors de l'élaboration de l'arrêté).
En fonction du lieu de résidence de l'enfant, le maire délivre donc aux parents un certificat d'inscription indiquant l'école à fréquenter. Si les parents contestent le choix du maire, il leur appartient de déposer une demande de dérogation, que le maire accordera ou non.
Admission
Personne
compétente : le directeur d'école
Documents
obligatoires :
-
certificat d'inscription délivré par le maire
-
fiche d'état civil
-
certificat médical
Si
le directeur n'est pas en possession de tous les documents ci-dessus, il ne peut
porter le nom de l'enfant dans le registre des
élèves inscrits
et prononce une admission provisoire (qui n'engage pas l'école) dans l'attente
d'une régularisation.
Quand
un enfant change d'école, la famille est réputée avoir transmis une première
fois les documents requis ; elle est alors uniquement tenue de présenter le
certificat de radiation délivré par le directeur de l'ancienne école (sur le
plan pédagogique, le livret scolaire suit également l'enfant) Si une nouvelle
famille emménage dans la commune, les parents doivent produire le certificat
d'inscription (mairie) et le certificat de radiation (ancienne école).
En
résumé, qui fait quoi ?
Le
maire
1.
Etablit la liste des enfants résidant dans la
commune et soumis à l'instruction obligatoire. Il vérifie que chaque enfant reçoit
une instruction à
l'école ou dans la famille et signale tout manquement à l'inspecteur d'académie.
2.
Arrête le ressort de chaque école publique s'il y en a plusieurs.
3.
Délivre le certificat d'inscription indiquant l'école qui doit être fréquentée.
4.
A la possibilité de délivrer des dérogations aux
familles souhaitant fréquenter une école différente de celle qui leur a été
indiquée.
Le
directeur
1.
Prononce l'admission de l'élève et porte son nom dans le registre
des élèves inscrits.
2.
Etablit la fiche annuelle des effectifs mise à jour
au fur et à mesure des admissions et des
radiations.
3.
Délivre les attestations de scolarité.
4.
Délivre les certificats de radiation.
5.
Communique en fin de mois au maire (et à l'IEN
en cas de variation importante) l'état des
mutations (décret du 18 février 1966).
6. Signale aux autorités de l'éducation nationale les absences répétées et non justifiées.
Nota
: périmètres scolaires
Prévus
par la loi ("le ressort de chaque école"), des
périmètres devraient être tracés et respectés dans les communes ayant
plusieurs écoles publiques. En fait, ils le sont plus ou moins et parfois pas
du tout.
Or
c'est l'inspecteur d'académie qui définit annuellement le nombre d'emplois
affectés à chaque
école, tâche délicate et qui occasionne de nombreuses difficultés si les
effectifs fluctuent trop.
Il
est donc indispensable que l'éducation nationale et les communes étudient ces
questions de concert.
Les
maires tentés de mettre en place une sectorisation et ceux qui hésitent encore
entendront peut-être ce message de l'un des leurs :
"Ce n'est pas parce que c'est difficile qu'il ne faut pas oser, c'est parce
que nous n'osons pas que c'est difficile".