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Chiens
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Ecole Paul Gauguin Pau |
Du côté des vétérinaires
Nous avons interrogé une
dizaine de vétérinaires de l’agglomération paloise pour connaître les
effets de cette loi et savoir ce qu’ils en pensaient. Huit de ces vétérinaires
ont des chiens du groupe 1 dans leur clientèle. Ils ont stérilisé
une dizaine de chiens dans ce cadre.
Les vétérinaires ne sont
pas d’accord en général avec le contenu et la mise en application de la Loi.
« Son objectif est d’apporter des solutions à des situations locales
difficiles, mais son application pose des problèmes à notre profession ».
Les vétérinaires sont impliqués à plusieurs niveaux : définition de
l’appartenance raciale des chiens, tatouage, vaccin, stérilisation,
information des propriétaires. Ils ont des doutes quant à son efficacité qui
pose de vrais problèmes dans sa mise en œuvre en particulier dans la charge de
l’application incombant aux maires.
« Elle n’a pas
été faite par ni avec des vétérinaires. Son efficacité est plus que
discutable. »
« Cette loi est un
procès d’intention pour des chiens qui ne sont aucunement responsables. De
toute manière, la loi aura toujours une « race de retard » :
on peut rendre dangereux n’importe quel chien de format suffisant. Le point
positif est peut-être de responsabiliser les gens sur certains points :
vaccination antirabique, tatouage, stérilisation, mais ne nous leurrons pas :
les chiens que nous verrons dans le cadre de cette loi ne seront que les
« civilisés », les vrai « chiens d’attaque » seront
au fond d’une cave ».
« Elle ne règle
pas le problème. Les mauvais éleveurs trouveront toujours de nouvelles races
pour la contourner. Le problème n’est pas un problème de race de chien mais
plutôt un problème de dressage donc de maître : « tel maître, tel
chien… », l’expression est juste parce que le chien n’est que le résultat
de l’éducation qu’il aura eue… comme pour un enfant ! »
« Elle est
inapplicable. Le vétérinaire n’a pas le rôle de faire appliquer la loi et
ne doit en aucun cas communiquer la liste des chiens concernés (secret
professionnel). Il ne peut qu’informer des différents articles de la loi.
L’animal n’est pas en cause, c’est le propriétaire du chien qui doit être
responsable. »
« Avec plus
d’1/2 million de lois, décrets en France, pourquoi pas une de plus ? De
toute façon, elle sera peu ou pas appliquée comme bien d’autres. Celle-ci
d’autant plus qu’elle est difficilement applicable compte tenu de la
population marginale propriétaire de chiens de groupe 1. »
« Je ne suis pas
d’accord avec cette loi même si l’esprit est louable : les chiens
dangereux détenus par des individus dangereux ne seront jamais médicalisés, déclarés…
Est-ce qu’un gangster déclare ses armes ? »