Dès l'observation du " poster ", les élèves ont formulé des hypothèses
quant à ce film : " En anglais ", "en version originale sous titrée "
; avec des " personnages principaux " qui observent des " personnages
secondaires"... Probablement à travers une " fenêtre ", qui
donne sur la cour, comme le suggère le titre : Rear
Window.
Puis ils se sont interrogés sur l'étrangeté de cette image, avec " un
voyeur " au " premier plan "de ce qu'il semble observer,"en arrière
plan "! Un assemblage mysterieux et efficace puisqu'il a suscité la
curiosité des élèves et beaucoup de questions de la part des futur
spectateurs...
Dans la salle de cinéma, l'attention fût à son comble, face à pareille leçon de cinéma, en américain !
Les jeunes regardeurs ont été absorbés par le génie du cinéaste
anglais, se manifestant notamment à travers des choix originaux de
mise en scène du scénario. Les enfants ont été attentifs et sensibles
à
ce spectaculaire jeu avec la vision, qui leur a fait ressentir,
tout comme les personnages observateurs, différents sentiments.
De la peur à l'humour, en passant par la relation de séduction, l'attente, ou encore la surprise. C'est pourquoi ils ont réagit avec enthousiasme, puis ils ont applaudi vigoureusement le maître du suspense.
En analysant par la suite une séquence-clef du film, ils ont étudié
les choix audiovisuels d'Alfred Hitchcock : les jeux de cadrages, de
champ / contrechamp, la démultiplication de l'échelle des plans ;
ou encore les jeux avec les décors ou les silences inquiétants de la
bande son. Ils ont ensuite remarqué à quel point les plans subjectifs
( montrants ce que regarde l'observateur dans son objectif ou
ses jumelles ) contribuent à un processus d' identification avec le
personnage ( d'ailleurs bloqué comme les spectateurs dans un
fauteuil... ) C'est ainsi qu' ils ont compris comment ce réalisateur,
en
mettant le spectateur dans la confidence, produit un effet de suspense.