Les enfants ont vivement réagi face à ce poster signé Marjane Sattrapi (la réalisatrice du dessin animé : Persepolis):

Des représentations de personnages aveugles, donc dans l'impossibilité de voir.... Des silhouettes ambiguës : Hommes ou femmes ?

... Toutes vêtues de noir et /ou voilées, comme soumis tragiquement au titre à double sens, blanc comme leur visage.

Nos jeunes regardeurs ont bien remarqué également que le groupe se détache sur un fond vert représentant un terrain de foot.

Ce vert symbolise d'ailleurs aussi la révolution iranienne, comme le confirment les couleurs des drapeaux dessinés sur les supporters ( confondus par une élève, à juste titre, avec le drapeau italien ).

Un groupe de premier plan, mais d'identités masquées, non identifiables, qui ne permet donc pas de repérer un personnage principal...

                      

 

Au cinéma, nos jeunes spectateurs ont été absorbé par l'ambiance bruyante et déroutante du film, malgré la différence de culture et de langue.

Ils ont été interpellés par le dispositif original mis en scène par le réalisateur. Un objet audiovisuel édifiant, entre documentaire authentique, le match et scénario fictif, interprété par des acteurs dans les coulisses du stade.

Elise a exprimé sa frustration quant à l'"absence d'action" , mais a bien compris l'intention du scénariste de la mettre dans la même situation que les interdites de match. Le jeu du cinéaste avec les sons-in (cris des actrices) et les sons-off ( radiotransmission du match ) amplifiant cet effet d'implication des spectateurs. Maelle a été sensible à la cause de ces femmes empêchées, surveillées et révoltées, mais si courageuses, patriotes, et féministes sous le tchador.

 

 

De retour en classe, l'analyse de la séquence de l'échappée d'une des supportices correspond au choix d'un fragment représentatif du film :

Un dispositif en miroir, mis en scène à plusieurs reprises, afin de révéler une condition féminine littéralement insupportable dans ce pays.

Le plan 4 par exemple, avec ce portrait de joueur en guise de masque. Puis une succession de hors-champs provocateurs et mettant volontairement mal à l'aise, comme dans le plan 11. Puis des inserts " du genre tragicomique", comme le plan 14B, combinés à des contrepieds scénaristiques dénonçant métaphoriquement la violence pathétique de la disqualification des femmes.

Pas de happy-end à la fin de ce film : Le tournoi n'est pas terminé... Du coup les jeunes collégiennes ont réalisé leur chance d'être françaises & tous ont bien compris que c'était le but de ce réalisateur engagé contre les discriminations.

 

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