COLLÈGE DE MONFLANQUIN

JUILLET 2011 / BUDGET : 6 840 000 €

Depuis que le Conseil départemental a hérité de la gestion des collèges, beaucoup de travaux ont été (et sont) entrepris dans les établissements du Lot-et-Garonne pour offrir aux adolescents un digne cadre de travail. À Monflanquin, la nécessaire cure de jouvence s’est malheureusement avérée impossible. L’ancien collège de Cap del Pech, fait de petits morceaux rajoutés les uns à la suite des autres au fil du temps, était devenu vétuste, exigu, obsolète et sans aucune possibilité de remise en état. La recherche d’un autre lieu s’est donc imposée. La plaine de Guillaume, en contrebas de la bastide, a été choisie pour la construction du collège Joseph-Kessel, flambant neuf. Celui-ci accueille près de 400 élèves et simplifie nettement la vie quotidienne au niveau des études bien sûr, mais également par l’accès direct aux terrains de sport ou dans la gestion du ramassage scolaire. Soucieuse de montrer l’exemple avec ce chantier hors norme, la collectivité a manifesté une très grande ambition en matière d’écologie.

LE DÉFI DE L'ARCHITECTE

JACQUES LAPARRA - SCAPA ARCHITECTES

« Chose assez inhabituelle, il s’agissait d’une construction neuve. Cela signifiait partir de zéro, sur un terrain en périphérie du village et donc en-dehors du périmètre des bâtiments de France. Qui dit moins de contraintes dit plus de liberté pour concevoir un établissement de nouvelle génération, à la fois contemporain et authentique. Notre réponse au concours d’architectes était pleinement axée sur l’environnement et l’éco-responsabilité. On n’était à l’époque qu’aux prémices de cette mouvance devenue incontournable. Avec un bureau d’études spécialisé, on a développé des solutions innovantes pour ce type de projet, comme le puits canadien, l’utilisation d’eaux tempérées, la chaufferie bois... On a aussi fourni un gros travail sur les protections du bâtiment et le renouvellement de l’air diurne avec une ventilation pendant la nuit grâce à des systèmes actifs et passifs. Au niveau architectural, le fil rouge était l’optimisation de la lumière naturelle, plus agréable et économe en électricité. Pour cela, on a opté pour des « shed ». Les grandes baies vitrées sont quant à elles orientées au Nord pour éviter le réchauffement. L’un des éléments les plus marquants visuellement reste le grand hall d’accueil en guise de signal. L’objectif était de dégager la perspective. On y trouve une grande sphère de bois qui fait toujours son effet. A l’extérieur, l’un des gros défis consistait à bien organiser le turnover des bus scolaires. Cela peut paraître anecdotique mais c’est loin de l’être puisqu’il est question ici de la sécurité des enfants. Enfin, on a voulu s’inscrire harmonieusement dans l’écrin de verdure qui entoure le site. On a donc implanté de nombreuses essences dans la cour minérale du collège et créé un amphithéâtre végétal grâce au dispositif 1% artistique. »

À gauche, Sylvie Labarbe, principale du Collège de Monflanquin