THEME  1 : 
EXERCICE DE LA CITOYENNETE, REPRESENTATION 
ET LEGITIMITE DU POUVOIR POLITIQUE. 

Fiche exemple 1 

Démocratie, opinions et problèmes de participation politique.

 

Problématique.

La démocratie moderne est fondée sur l’idée de représentation : les électeurs choisissent librement les gouvernants auxquels ils confient la responsabilité du pouvoir ; ils sanctionnent leur action lors des échéances électorales suivantes, prévues par la loi, en les réélisant ou en choisissant d’autres équipes. Mais la légitimité de l’idée même de représentation n’est-elle pas aujourd’hui remise en cause à la fois par la négligence de beaucoup de citoyens, par la volonté des individus en démocratie de participer plus directement à l’exercice du pouvoir et par l’immédiateté de la connaissance de l’opinion par les sondages ? Le temps de la démocratie représentative est-il accordé avec les nouveaux temps sociaux ?

 

Démarche.

1. On pourrait, dans une première étape, rappeler le sens et les conditions d’exercice du principe de la représentation. La démocratie directe peut-elle dépasser un cadre étroit, comme celui des cantons suisses par exemple ? Mais la taille de l’organisation politique n’est pas seule en cause. La représentation n’est-elle pas non plus le moyen d’éviter que les institutions politiques soient réduites à exprimer la somme des intérêts particuliers ? La démocratie directe ne risque-t-elle pas d’être manipulée par les plus forts ou les plus habiles ? On pourrait ainsi expliquer le sens des institutions politiques par lesquelles cette représentation est organisée : élections, parlement, responsabilité des gouvernants devant les citoyens ou devant leurs représentants, participation des groupes sociaux et, en particulier, des partis politiques pour organiser la compétition pour le pouvoir.

 

2. Dans une deuxième étape, on pourrait montrer les évolutions de ce système sous l’effet de la poussée individualiste. D’une part, beaucoup de citoyens ont le sentiment que les institutions nationales sont devenues impuissantes et se désintéressent de la politique. D’autre part, d’autres, qui ont une volonté d’intervenir dans la vie politique, veulent participer directement à des instances plus proches d’eux, locales ou associatives, et acceptent difficilement d’être représentés par les hommes politiques dans lesquels ils se reconnaissent mal. Cette crise de la représentation pourrait être analysée à travers des indicateurs variés : taux de la participation électorale, transformation de l’organisation des partis politiques et de leur action, rôle des manifestations contre des mesures particulières, interventions des groupes de pression auprès des gouvernements nationaux et des autorités européennes, etc.

 

3. Une autre interrogation pourrait porter sur le sens même de l’opinion. La connaissance continue de l’opinion par les sondages ne rend-elle pas insatisfaisant le rythme des élections ? Les gouvernements ne sont-ils pas conduits, soit à suivre l’opinion publique au jour le jour en négligeant l’intérêt à long terme du pays, soit à gouverner contre l’opinion publique, ce qui risque de remettre en cause leur légitimité démocratique ? D’autre part, l’opinion n’est-elle pas manipulée par des journalistes et des sondeurs tout-puissants, ne serait-elle pas créée de toutes pièces par les sondages qui, loin de mesurer les opinions des sondés-donc du corps électoral-,les fabriqueraient par leurs techniques ?

 

La discussion sur les effets des sondages sur la vie publique pourrait prendre en compte et discuter les résultats d’enquêtes qui montrent que le public n’est pas seulement passif devant les médias et simplement manipulé par eux, qu’il garde une possibilité de choix et une capacité de critique ; que les relations entre les hommes des médias et le public ne sont pas à sens unique ; que les médias sont aussi des instruments de la démocratie, même s’ils comportent un danger de simplifier, de personnaliser et de dramatiser les problèmes politiques, au lieu de les faire comprendre dans toutes leurs dimensions et leur complexité. Ce serait une occasion de proposer des analyses critiques des médias, journaux, radio et télévision, en évitant la simple dénonciation. Dans la démocratie d’opinion, c’est une tâche essentielle dans la formation du citoyen.  

 

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actualisé le 13/09/00