THEME  1 : 
EXERCICE DE LA CITOYENNETE, REPRESENTATION 
ET LEGITIMITE DU POUVOIR POLITIQUE. 

Fiche exemple 3. Représentation et communauté d’appartenance

 

Problématique

Il s'agit de montrer que l'idée de représentation oppose deux conceptions : la première, la conception universaliste de la nation, de la transcendance de la communauté politique issue du vote des citoyens comme individus abstraits se déterminant librement, indépendamment de toute attache sociale et culturelle ; la seconde, l'idée d'une citoyenneté différenciée fondée non seulement sur des droits personnels, mais aussi sur des appartenances et des droits collectifs, la revendication de mesures préférentielles, de discriminations positives. Comment alors concilier la pluralité sociale et les légitimes aspirations des communautés historiques, qui veulent maintenir leur identité culturelle sans légitimer l'idée d'une citoyenneté différenciée qui remettrait en cause le caractère universel de la République ?

 

Démarche

1. Divers exemples peuvent être invoqués. En se fondant sur les acquis des programmes d’histoire, on peut rappeler l'opposition entre le modèle grec d'une communauté d'appartenance par la filiation et d'une définition ethnique de la citoyenneté, et le modèle romain fondé sur le statut juridique du citoyen, de ses droits civils et personnels. On peut aussi comparer la conception pluraliste libérale anglo-saxonne de la démocratie, qui s'efforce d'assurer la représentation politique des communautés d'appartenance, classes, groupes sociaux ou culturels (Constitution américaine de 1786; Grande Charte, Habeas Corpus et Révolution de 1688 en Angleterre), et la conception française, issue de la Révolution de 1789, d'une transcendance de la nation sur les particuliers, de l'universalisme des droits et des libertés de citoyens abstraits, du refus de la dépendance et des corps intermédiaires.

 

2. On peut montrer les effets du principe du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes dans ce qu'on appelle le mouvement historique des nationalités, comme la contestation de l'Etat nation dans l'avènement des mouvements autonomistes. On peut aussi analyser les étapes récentes des revendications communautaires et leur rapport aux évolutions industrielles et aux facteurs de crise économique : mouvement des droits civiques aux États-Unis, lutte contre l'apartheid en Afrique du Sud ; mouvement aborigène au Brésil et en Australie, recherche des racines en Amérique et régionalismes en Europe ; le retour du religieux et l'intégrisme, les revendications des mouvements sociaux et la segmentation de la vie sociale (femmes, homosexuels, handicapés, immigrés, communautés religieuses, défenseurs de la nature, chasseurs etc.).

 

3. On peut aussi poser des questions de principe. Faut-il privilégier les droits individuels ou les droits collectifs ? Quelle valeur politique (démocratique et républicaine) des groupes de pression, qui représentent des intérêts particuliers et non une vision globale de la nation, peuvent-ils avoir ? Pour nourrir des réponses à ces questions, on peut comparer des politiques différentes de reconnaissance de communautés sociales, culturelles, sexuelles, ethniques, religieuses. En analysant l'idée de "droit à la différence" et son rapport à l'égalité des chances, on pourra s’interroger : toute acculturation est-elle domination si elle ne respecte pas le principe identitaire, et toute identité a-t-elle une valeur si elle nie la liberté de l'individu de devenir et de changer ?

   

 

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actualisé le 13/09/00