|
|
THEME 4 : Fiche
ressource 1.
Assurer
l'indépendance de la nation et défendre le pays en cas de nécessité font
partie du devoir de tout citoyen. On ne peut concevoir la démocratie sans
moyens pour la protéger. La défense nationale concourt au maintien des
libertés fondamentales et à la continuité de l'action gouvernementale. La
politique de défense, mise en oeuvre aujourd'hui pour dissuader tout ennemi
potentiel d'attaquer, s'appuie sur des forces conventionnelles et sur une
force nucléaire stratégique. Les exigences techniques et les formes
nouvelles que prennent les conflits ont conduit le gouvernement et le
Parlement à envisager le passage d'une armée fondée sur la conscription
obligatoire pour tous, à une armée de métier s'appuyant sur des
professionnels. Avec la suspension du service obligatoire pour tous les jeunes
gens, la journée d'appel de préparation à la défense vise à sensibiliser,
depuis 1998, tous les jeunes aux questions relatives à la défense nationale. Le
contexte historique Par
la loi du 21 mars 1905, le service militaire est déclaré obligatoire et égal
pour tous les hommes (sauf incapacité physique). Si l'on met à part les
quelques antécédents des périodes révolutionnaires, ce service marque
l’avènement du principe d’une armée nationale. L'armée active, qu'on dénomme
aussi armée de métier, n'en est que l'avant-garde et le noyau permanent
d'instruction. La
première guerre mondiale conduit à étendre au secteur civil l'emploi des
personnes dans des activités d'ordre économique ou administratif qui sont nécessaires
à la défense du pays. L'ordonnance du 7 janvier 1959 crée le service
national en distinguant le service militaire proprement dit et le service
civil dit de défense. Le service national comprend des obligations d'activité
et des obligations de réserve. Après
la fin de la guerre d'Algérie, le service national évolue vers la conception
élargie du service civique. En 1971 apparaissent les formes nouvelles du
service de l'aide technique et du service de la coopération. Les lois de 1983
et de 1985 modifient encore le code du service national en précisant que le
service national revêt une forme militaire destinée à répondre aux besoins
des armées et des formes civiles répondant aux autres nécessités de la défense
ainsi qu'aux impératifs de solidarité. Tous les citoyens français de sexe
masculin de 18 à 50 ans doivent alors faire leur service selon une durée qui
varie de 12 à 24 mois. Les objecteurs de conscience effectuent par exemple un
service civil ou remplissent une fonction dans un organisme à vocation
sociale ou humanitaire pendant 24 mois. Les Françaises volontaires ont accès
aux différentes formes du service national, selon des conditions particulières
fixées par décret. Les
bases constitutionnelles et les projets européens Le
président de la République est le garant de l'intégrité du territoire et
du respect des traités. Il est le chef des armées. Le Parlement définit les
choix en matière de politique militaire, vote le budget des armées et décide
de l'engagement des forces armées dans un conflit. Le ministre de la défense
et le gouvernement sont responsables de l'exécution de cette politique
militaire. Une résolution adoptée par l' ONU peut conduire à une
intervention à l'extérieur du territoire national. Aujourd'hui,
la politique française de défense est indissociable de celle des autres pays
de l'Union européenne. D'après l'article J1-2 du traité de Maastricht signé
le 7 février 1992, les objectifs de politique étrangère et de sécurité
commune (PESC) sont : "la sauvegarde des valeurs communes, des intérêts
fondamentaux et de l'indépendance de l'Union et de ses États membres sous
toutes ses formes, le maintien de la paix et le renforcement de la sécurité
internationale (...), le développement et le renforcement de la démocratie
et de l'État de droit." Au
sein de l'Alliance atlantique, qui regroupait en 1998 les États-Unis, le
Canada et quatorze pays européens, l'Identité européenne de sécurité et
de défense (IEDS) a pour but de permettre aux alliés européens de conduire
des opérations avec les moyens de l'OTAN et sous le contrôle politique de
l'Union de l'Europe occidentale (UEO), pour le cas où les États-Unis ne
souhaiteraient pas participer. L'Identité européenne de sécurité et de défense
s'affirme en outre au travers des initiatives bilatérales ou multilatérales
des Forces des États européens. C'est dans ce sens que la France participe,
depuis 1992, à la mise en place d'un Eurocorps avec l'Allemagne, la Belgique,
le Luxembourg et l'Espagne : celui-ci préfigure probablement l'armée européenne. Enfin,
le traité d'Amsterdam signé le 2 octobre 1997 élargit les compétences de
l'Union européenne aux questions de défense et confère au Conseil européen
la responsabilité de définir les principes et orientations de la politique
européenne de sécurité commune. Conformément
à des accords spécifiques et en relation avec les organisations
internationales, les armées françaises ont été engagées sur plusieurs
fronts depuis une vingtaine d'années, aussi bien au Moyen-Orient, en Afrique
qu'en Yougoslavie. Des
soldats français sont mis à la disposition des Nations-Unies (ONU) pour
participer à des opérations de maintien de la paix. Appelés soldats de la
paix, ils portent un casque bleu qui les différencie des parties belligérantes
et ils ne peuvent recourir à la force que dans des conditions bien déterminées. L'appel
de préparation à la défense (APD) La
loi du 28 octobre 1997 portant réforme du service national et son décret
d'application du 17 mars 1998 ont remplacé la conscription par l'appel de préparation
à la défense (APD). Cet appel s'inscrit dans le cadre d'une collaboration
entre l'école et l'armée puisqu'un enseignement sur la nécessité et les
principes de la défense doit être assuré au collège et au lycée. La journée
de préparation à la défense est obligatoire et dépend du ministère de la
défense. Les garçons nés après 1979 et les filles nées après 1982 sont
concernés : tous doivent se faire recenser à l'âge de 16 ans à la mairie ;
ils seront convoqués un samedi ou un mercredi, dans l'année de leur 17 ans,
sur un site militaire de leur département de résidence. Sur les 250 sites désignés
au total, 240 sont situés en province et dix ont été sélectionnés en
Ile-de-France. La
présentation du certificat de participation à l'APD est exigée de tout
candidat à un examen ou concours soumis au contrôle de l'État. Selon
la loi, la journée d'appel de préparation à la défense poursuit un triple
but : sensibiliser les jeunes aux questions de défense, les informer des
diverses possibilités de participation à la défense nationale, contribuer
à renforcer les relations entre les armées et la jeunesse. Cette journée
représente désormais le seul contact direct et obligatoire de l'institution
militaire avec l'ensemble des jeunes. Tout en participant au renouvellement du
lien entre la nation et ses armées, elle a pour but de conforter l'esprit de
défense et de concourir à l'affirmation du sentiment d'appartenance à la
communauté nationale. Pratiquement,
les jeunes suivent des conférences assorties de projections et de débats sur
les enjeux, les moyens et les objectifs généraux de la défense nationale.
D'une durée d'une cinquantaine de minutes chacun, quatre modules
d'information et un module sur le devoir de mémoire (sous la forme d'un film
réalisé par le secrétariat d'État aux anciens combattants), sont présentés
par les intervenants militaires. Les jeunes reçoivent aussi une information
qui doit leur permettre de connaître les différentes possibilités
d'engagement au sein de la défense et les métiers qu'ils peuvent apprendre,
mais en aucun cas la journée ne s'apparente à une opération de recrutement. Au
cours de la journée, ils participent également à une série de tests élaborés
en collaboration avec l'éducation nationale : il s'agit d'abord de tests d'évaluation
des apprentissages fondamentaux de la langue française. Ces tests visent à
apprécier le niveau de performance en lecture ; ils sont complétés, le cas
échéant, par des tests d'illettrisme. S'ils le souhaitent, les jeunes
concernés se voient proposer, lors d'un entretien individuel, une orientation
vers les organismes susceptibles de les aider. À la fin de la journée, le
chef de la session remet à chacun un certificat individuel de participation.
|
|