Le programme de l’enseignement d’Education Civique, Juridique et
Sociale pour la classe de seconde, applicable en 2000-2001 a été publié au B.O.E.N. hors série
n° 06 du 31 août 2000.
I - Objectif général de la classe de seconde
II - Thèmes et notions
III - Démarche
IV - Evaluation
V - Orientation principale des thèmes
I - Objectif général de la classe de seconde
Étudier dans toutes ses dimensions la citoyenneté et son exercice dans la
société constitue l'axe de l'éducation civique, juridique et sociale (ECJS)
dans les trois niveaux du lycée. L'objectif de cet enseignement en classe de
seconde consiste à redécouvrir cette notion de citoyenneté, déjà définie
au collège, en partant de la vie en société.
Cette
confrontation au réel est une mise à l'épreuve. Elle permet l'appropriation
active de cette notion. On partira donc de la vie sociale, saisissable par l'élève,
pour remonter à sa source politique. Quel que soit le domaine de la vie
sociale considéré, les individus rencontrent les règles collectives qui
organisent leur vie en société et définissent les droits et les devoirs de
chacun, les institutions chargées de les mettre en œuvre et de les faire
respecter, les sanctions contre ceux qui enfreignent ces règles.
L'apprentissage
de la citoyenneté implique que le citoyen connaisse ces règles, sache d'où
elles viennent et les valeurs qui les fondent. Cet apprentissage suppose d'en
appréhender la diversité des pratiques dans le temps comme dans l'espace, et
d'être éventuellement capable de les critiquer.
La démarche
privilégiée consiste donc à choisir des objets d'étude dans la vie sociale
pour faire découvrir par les élèves une ou plusieurs dimensions de la
citoyenneté, à travers, notamment, la préparation et la tenue d'un débat
argumenté.
Au terme de ce
travail, on vérifie si les élèves ont acquis les notions qui fondent la
citoyenneté.
II - Thèmes et notions
Afin de limiter les risques d'une trop grande dispersion, quatre
thèmes sont
proposés pour servir d'entrée dans le programme de la classe de seconde. Ils
permettent d'appliquer la démarche retenue : partir de la vie en société
pour illustrer une dimension de la citoyenneté. Ce sont :
On utilisera, au choix, un ou plusieurs de ces quatre thèmes qui ne sont pas
énoncés dans un ordre contraignant. Un document d'accompagnement présente
des illustrations possibles de la méthode préconisée. Il montre que le même
thème peut être utilisé de plusieurs manières, suggérant qu'au fil du
temps, ces illustrations pourront se périmer ou s'enrichir de matériaux
fournis par l'actualité ainsi que des pratiques et innovations des
professeurs.
À partir du
travail sur l'un ou plusieurs de ces thèmes, les sept
notions
suivantes doivent être abordées et avoir reçu une première définition :
-
Civilité
-
Intégration
-
Nationalité
-
Droit
-
Droits de
l'homme et du citoyen
-
Droits civils
et politiques
-
Droits sociaux
et économiques
Ces notions,
présentes dans les programmes du collège et des autres disciplines de la
classe de seconde, permettent de comprendre le sens de la citoyenneté en
partant des expériences des élèves et de leurs représentations.
Au terme de la
classe de seconde, une synthèse des différents acquis se réalisera autour
de la définition de la citoyenneté.
III - Démarche
Parmi les méthodes pédagogiques mobilisables pour cet enseignement, il y a
lieu de privilégier l'organisation de débats argumentés : ils placent l'élève
en situation de responsabilité. Choisir de les conduire à partir de matériaux
fournis par l'actualité renforce la dimension pratique et l'intérêt concret
de l'enseignement de l'ECJS.
1 - Le débat
argumenté
Méthode pédagogique
privilégiée mais non exclusive, elle peut s'ordonner selon les étapes
suivantes :
- Choix d'un
thème avec les élèves, ce qui nécessite de le justifier par rapport à l'étude
de la citoyenneté.
- Organisation
du travail préparatoire au débat avec division du travail, travail de
groupes et coordination. On peut mobiliser des techniques variées selon le
sujet abordé : dossier de presse, recherche de documents historiques ou
juridiques, recherche sur cédérom ou sur l'Internet, enquête avec visites
ou entretiens, contact avec des personnes qualifiées, rédaction
d'argumentaires, etc.
- Tenue du débat
de façon concertée entre élèves et professeurs (choix d'un président de séance,
de rapporteurs, présentation des argumentaires fondés sur des dossiers
construits, prises de parole contradictoires, prise de notes, etc.). Les
professeurs veillent au respect des règles du débat. Par leurs interventions
et la reprise finale, ils clarifient les positions en présence et leurs
enjeux. Ils les relient aux notions du programme et les mettent en
perspective.
- Synthèse
orale et écrite et éventuelle diffusion des travaux de la classe (cahiers,
exposition, débat dans le lycée, etc.).
Le respect des
conditions et des règles du débat, en particulier la recherche qu'il suppose
d'un accord fondé en raison, constitue déjà en lui-même un apprentissage
pratique de ce qui fonde la citoyenneté.
2 -
Utiliser et traiter l'actualité en classe
L'actualité
locale, nationale et internationale fournit de nombreux matériaux qui
permettent aux enseignants de construire un débat sérieux sur un sujet
civique, politique, juridique ou social mettant en évidence une dimension de
la citoyenneté.
Le choix d'un
événement ou d'une combinaison d'événements dans l'actualité doit répondre
à deux soucis : d'une part être susceptible d'intéresser les élèves,
d'autre part permettre d'éclairer une des dimensions de la citoyenneté. Dans
le choix des priorités, il ne faut donc pas nécessairement obéir à
l'agenda des médias mais saisir dans les événements ceux qui peuvent
correspondre à ces objectifs.
- Diversifier
les sources pour attester de la réalité des faits.
La première tâche
face à un événement consiste à confronter les sources d'information pour,
en les croisant, attester de la réalité de ce qui va être étudié. L'événement
brut n'existe pas en lui-même, il n'existe qu'à travers le médium qui le
fait connaître et il est différemment reçu selon les représentations
dominantes du moment. Prendre de la distance par rapport aux faits communiqués
est donc essentiel à l'éducation du citoyen. La constitution d'un dossier de
presse, en évitant une accumulation inutile, doit permettre ce croisement des
sources, dont on connaît l'importance dans l'investigation historique.
- Replacer l'événement
dans une chaîne historique.
La deuxième tâche
consiste à insérer l'événement étudié dans son contexte spatio-temporel.
Cela suppose des recherches indispensables à la compréhension des faits, en
mobilisant les méthodes comparatives des sciences humaines et sociales. On
peut ainsi contribuer à relativiser la portée affective ou passionnelle des
événements au profit d'une analyse plus rationnelle. Un des obstacles à l'étude
sérieuse de l'actualité tient à la tyrannie du présent qui chasse de la mémoire
immédiate les événements précédents ; le travail de recherche permet
ainsi de limiter cet effet en replaçant les faits dans une chaîne
historique.
- Repérer et
analyser les interprétations divergentes et contradictoires.
La troisième
tâche consiste à identifier les différentes interprétations produites sur
le même événement. Les faits précis mis en lumière ou occultés, les
arguments choisis ou réfutés ou ignorés, le choix des mots, la hiérarchie
des termes, sont autant d'éléments d'analyse des discours tenus, qui seront
ici très utiles.
- Partir de l'événement
pour aboutir à des notions de programme.
Ainsi éclairée
par une étude sérieuse, l'actualité doit permettre de donner toute son
importance à une des dimensions de la citoyenneté qui sera ainsi découverte
par les élèves de manière beaucoup plus incarnée.
Les thèmes
d'entrée dans le programme peuvent être utilement saisis par un événement
tiré de l'actualité récente.
IV - Evaluation
Au terme de la classe de seconde, l'élève doit donc s'être approprié la
notion de citoyenneté, à partir d'exemples pris dans la vie en société, et
avoir compris que la citoyenneté est une construction historique et démocratique.
L'évaluation en découle.
La pédagogie
mise en œuvre fait appel à la mobilisation de l'élève dans des activités
aussi diverses que la constitution d'un dossier de presse, la recherche de
textes historiques ou de textes de loi, la consultation de résultats d'enquêtes,
la mise en cohérence d'un dossier documentaire, la réalisation d'enquêtes
personnelles, voire d'entretiens, la préparation d'un argumentaire, la prise
de parole ordonnée, la présentation de petits mémoires, la présidence ou
la synthèse d'un débat, la prise de parole contradictoire dans le respect de
l'autre, etc. Quelques-unes seulement de ces compétences pourront être mises
en œuvre dans le temps imparti à cet enseignement par tel ou tel élève,
mais toutes ces activités peuvent être valorisées. Les productions écrites
ou orales des élèves servent de support à l'évaluation.
En fin d'année,
les acquis des élèves sur les notions constitutives du programme de cette
classe pourront être mesurés.
V - Orientation principale des thèmes
1. Citoyenneté et civilité
La vie
quotidienne dans la cité fournit des occasions de réflexion sur la nécessaire
civilité des rapports humains en tant que première condition de l'exercice
de la citoyenneté. On peut le montrer à partir de l'étude de manifestations
d'incivilité ; on peut aussi utiliser différents faits de la vie sociale.
La citoyenneté
ne se réduit pas à la simple civilité. Elle implique la participation à
une communauté politique.
2.
Citoyenneté et intégration
L'exercice de
la citoyenneté suppose que les individus concernés participent à la vie
sociale. En analysant l'intégration et ses défauts, on contribue à définir
et à distinguer les notions d'intégration et de citoyenneté. Par intégration,
on désigne toutes les formes de participation à la vie collective par
l'activité, le respect de normes communes, les échanges avec les autres, les
comportements familiaux, culturels et religieux.
On montre
ainsi que la réflexion sur la citoyenneté doit prendre en compte
l'enracinement social des individus.
3.
Citoyenneté et travail
Dans les sociétés
modernes, le travail est un des vecteurs essentiels de l'intégration sociale
; c'est pourquoi chômage et pauvreté peuvent porter atteinte à l'exercice
de la citoyenneté.
Par ailleurs,
la citoyenneté ne s'arrête pas aux portes de la vie au travail. Quelles que
soient les contraintes de l'organisation de la production, celui qui travaille
est un citoyen : à ce titre, il dispose d'une série de droits civils,
politiques, sociaux, etc. On peut donc analyser à travers ce thème la portée
de la citoyenneté dans le monde du travail.
4.
Citoyenneté et transformation des liens familiaux
Il s'agit de
comprendre les droits et obligations qui concernent le citoyen dans la vie
familiale.
Les
transformations de la vie familiale suscitent des interrogations sur l'évolution
des droits et obligations qui organisent les rapports entre conjoints et entre
parents et enfants.
NB. Un
document à l'usage des professeurs accompagne la mise en œuvre de l'ensemble
des programmes.
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