Afin de donner à l’ensemble des partenaires concernés, chefs d’établissements, I.P.R.-l.A., professeurs et formateurs l’occasion d’un premier partage de leurs questions, de leur apporter un certain nombre de réponses ou de propositions, et d’en construire d’autres ensemble, la DESCO met en place un programme exceptionnel et intensif de formation dont la responsabilité sera assurée par des membres du Groupe Technique Disciplinaire d’E.C.J.S.
Cinq regroupements inter-académiques sont mis en place les mercredis du mois d’octobre, permettant de réunir avec des membres du G.T.D. le plus grand nombre possible d’acteurs dans le dispositif mis en place pour l’année d’observation. Le calendrier et les procédures administratives à suivre sont diffusés par la direction de la formation vers les rectorats.
Ces cinq journées de travail sont construites autour d’une volonté d’enrichissement mutuel.
Le G.T.D. qui a élaboré dans cette perspective ce document d’accompagnement, sans prétendre imposer des pratiques pédagogiques, expliquera le projet d’enseignement de I’E.C.J.S. et commentera ses choix. Il sera susceptible de proposer des exemples plus détaillés donnant lieu à discussion.
Les participants constitueront en fait le premier échantillon des responsables de I’E.C.J.S. confrontés à cet enseignement. Il est donc essentiel qu’ils contribuent à mettre au jour les pratiques pédagogiques qui seront choisies, à repérer les ressources indispensables à son accompagnement (a cet égard, le rôle des documentalistes est essentiel) à orienter les évolutions déjà envisageables, et plus particulièrement, qu’ils fassent part de leur attentes en matière bibliographique.
Dans le même esprit, la confrontation des pratiques pédagogiques sera essentielle.
Il conviendra en fin que les participants opèrent, dans une réflexion préalable, le recensement des contenus des programmes de leurs disciplines afin de participer activement à la construction d’une transversalité inter-disciplinaires indispensable au succès de ce projet.
Le bilan de ces premières rencontres inter-académiques sera le premier élément sur lequel se fondera le G.T.D. en vue de la rédaction de documents définitifs.
RENCONTRE
INTERACADEMIQUE DE BORDEAUX (13/10/1999)
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Présentation
par René Revol, membre du G.T.D. national, qui est professeur en SES, en classe préparatoire
à Nîmes, mais enseigne aussi l'E.C.J.S.en
classe de seconde
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Avertissement: le texte suivant n'est pas le
texte original, mais une prise de notes des propos de
l'intervenant
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Le projet provient
d'une demande multiple: sociale car l'école se voit considérée comme le lieu de la
reconstruction du "lien social", scolaire car les élèves ont besoin de se
socialiser plus qu'autrefois et l'école peut ainsi se légitimer, familiale car cette
cellule a de plus en plus de difficultés à résoudre le passage, lui même de plus en
plus long, de la préadolescence à l'âge adulte. Les demandes sont donc fortes, mais
ambiguës et l'école ne peut et ne doit pas toutes les satisfaire.
Il convient donc de se
fixer des objectifs précis et réalisables. Lesquels ?
Le G.T.D. a refusé
d'emblée de concevoir l' E.C.J.S. comme une discipline à part entière, comme un
enseignement spécifique, avec un programme, des professeurs d'E.C.J.S., un concours de
recrutement. Une autre possibilité consistait à affirmer que cet enseignement existait
déjà, de façon plus ou moins embryonnaire, dans les diverses disciplines de notre
système éducatif: le travail du G.T.D. aurait été alors inexistant, puisque déjà
existant..
Ces contenus, de type
"éducation à la citoyenneté", présents dans certaines matières (Histoire-Géographie, S.E.S., Philosophie,
S.V.T., E.P.S.), l'expérience acquise avec
l'éducation civique au collège (voir rapport de l'Inspection Générale) et la demande
des lycéens d'organisation de "débats de société" ont été les pistes
majeures de réflexion .
Ce public de lycéens,
de jeunes adultes, mais pas nécessairement électeurs (soit encore mineur, soit non
inscrit sur les listes électorales, soit de nationalité étrangère) est aussi une
spécificité de la commande: si les professeurs peuvent user de concepts plus complexes
que ceux employés au collège ou, à fortiori, à l'école primaire, les cours ne
doivent pas cependant se transformer en un "cours magistral" sur la morale
civique et de l'instruction civique (c'est-à-dire l'enseignement des règles de droit et
des institutions) mais doivent plutôt mettre en exergue la volonté de
participation de ce public .
Trois principes généraux ont donc été retenus
par le G.T.D.:
- une plage horaire spécifique pour l'E.C.J.S.
: soit 8 séquences de 2 heures par mois
- une mobilisation pluridisciplinaire: l'E.C.J.S.
n'est le territoire réservé de personne, pas même celui de l'historien !
- l'E.C.J.S. doit mobiliser les savoirs existants dans
les autres disciplines et ne doit pas créer de nouveaux "savoirs savants"
La modalité pédagogique la plus appropriée
semble être le débat argumenté et non le débat démocratique, en ce sens qu'il
n'y a aucune prise de décision à la fin de la séance et que le professeur peut très
bien reprendre les rênes du débat si celui-ci tourne court ou/et mal. Pour autant, le
débat ne se veut pas non plus un temps de démagogie et de platitudes.
Comment faire ? 4 temps peuvent être envisagés:
- le choix du thème et comment l'envisager
- la construction d'un dossier documentaire: les
compétences développées en histoire-géographie "sélectionner, classer et
hiérarchiser des informations" se retrouvent ici
- la construction d'une argumentation: l'élève ne
peut pas affirmer une opinion sans se justifier. Les compétences "différencier une
opinion d'un fait" "savoir argumenter" sont ainsi présentes.
- La construction du débat: les élèves s'expriment
sous la direction d'un président de séance et deux secrétaires prennent des notes, qui
pourraient être ensuite distribuées et représenter une trace écrite.
L'objectif final est l'acquisition de la notion de citoyenneté
(à travers l'intégration, la nationalité, les droits et le droit): en Seconde, à
travers la redécouverte de la vie sociale et pas uniquement de la civilité; en
Première grâce à l'étude de l'exercice de cette citoyenneté (cela pose déjà
le problème de connaissance de règles juridiques et on entrevoit une possible
contradiction avec le refus de nouveaux savoirs, contradiction que le G.T.D. devra
résoudre avant la rentrée prochaine !); enfin, en Terminale avec la mise en relation de
la citoyenneté et des mutations du monde contemporain.
L'évaluation doit plutôt être formative que
sommative (possibilité d'évaluer quelques notions), en toute logique si on respecte le
non-apport de savoirs nouveaux: comment l'élève construit-il son dossier ? comment
argumente-t-il ? comment reçoit-il les arguments des autres ?
Il est par contre évident que le professeur n'évalue pas l'opinion d'un élève, mais
son activité et son comportement.
L'évaluation devrait faire l'objet d'une
appréciation sur les bulletins trimestriels en classe de seconde. Cela sera sûrement
difficile en 1999-2000, mais n'oublions pas que celle-ci est une année d'expérimentation
et que des aménagements pourront être apportés si le bilan effectué en juin, juillet
2000 démontre leur nécessité. Le G.T.D., par la voix de son président, a
d'ailleurs clairement regretté la mise en action de l'E.C.J.S. dès cette année, dans
une certaine précipitation, et aurait préféré lancer l'opération en septembre 2000,
profitant ainsi du résultat des expérimentations locales, mais aussi de la fin de la
réforme de l'éducation civique au collège (actuellement, les élèves de Troisième
expérimentent la dernière phase)
Quant à l'avenir,
il serait logique que l'évaluation se poursuive en Première et en Terminale, mais sous
quelle forme ? Pourrait-on la rapprocher de l'évaluation des futurs T.P.E. (Travaux
Personnalisés élèves) ? Nulle précision sur ce sujet, le G.T.D. n'étant pas en
position de décideur, mais il est certain que la transversalité des fonctions existe
entre l'E.C.J.S. et les T.P.E. , la première pouvant être un moyen de préparer, puis de
compléter, les seconds.
L'avenir proche de l'E.C.J.S. sera celui d'une
université d'automne, les 4 et 5 novembre 1999, à Paris, qui se veut être un lieu
de réflexion théorique, mais aussi un échange de premières expérimentations. Parmi
ces dernières, on peut souligner que certaines d'entre elles doivent ou devraient être
disponibles sur le serveur WEB du C.R.D.P. de Montpellier.