PREMIER BILAN DE ECJS EN CLASSE DE SECONDE

DU LYCEE MAGENDIE DE BORDEAUX

 

Marie-Pierre ABELA –BRAUD Professeur d’Histoire et de Géographie Lycée Magendie BORDEAUX  

année 1999-2000

 

Deux classes de seconde  sont concernées: seconde 2 0IB américain et seconde 5 euro-anglais 

Fonctionnement :

-          Séance de 2 heures en classe entière (35 élèves) une fois par mois.

La première heure est consacrée à la présentation des élèves de leur travail, la deuxième heure est réservée aux questions du reste de la classe et au débat, dirigé par le groupe responsable de l’exposé.

Les 8 séances sont préparées et organisées par 8 groupes composés de 3 à 4 élèves. Chaque groupe est responsable de la tenue d’une seule séance. Chaque élève passe donc une fois à l’oral et est rapporteur une fois d’une séance. Les rapports sont tapés, enregistrés sur disquette puis mis sur le site Internet du lycée. Les élèves sont évalués sur ces deux travaux.

Travail préparatoire en module :

-          1ère séance : explication du contenu de l’ECJS et des quatre thèmes proposés.

-          2ème séance : méthodologie (comment faire une recherche, comment élaborer un questionnaire, comment sélectionner les informations, critique des sources et organisation de l’exposé).

-          3ème séance : Séance au CDI pour prendre contact avec les ressources du lycée (presse, livres, CD-Rom, Internet).

 

Les séances :

            Le choix des exposés a été plus ou moins libre, compte tenu de la nouveauté de l’exercice » !

Les sujets retenus sont les suivants :

-          Le PACS.

-          La peine de mort.

-          La parité en politique/ la place de la femme dans la société.

-          Les sectes.

-          Le suicide.

-          Mac Donald’s, José Bové et mondialisation.

-          Le terrorisme en Corse.

-          L’intégration (le problème du racisme en France).

-          Le tabac.

-          La violence chez les jeunes.

 

Avant la tenue de chaque « conférence-débat », je vérifie le plan, les sources, le contenu et mon rôle s’arrête là. J’ai pris le parti, compte tenu du niveau des 2 classes, de ne pas m’impliquer davantage dans la préparation des exposés et n’ai pas eu besoin non plus de diriger leurs recherches.

Bilan :

            Les résultats sont plus ou moins satisfaisants en fonction de la classe mais sont globalement positifs.

            Dans les deux classes, les exposés sont de bonne qualité, les élèves ont utilisé des sources variées, ils maîtrisent assez bien leur sujet même s’ils ont souvent du mal à « s’approprier » les informations. La plupart du temps ils ont des difficultés  à faire ressortir l’essentiel, les enjeux, les contradictions…

            De plus, ils s’expriment bien, évitent de trop lire leurs notes, utilisent la vidéo et le rétroprojecteur, et même diffusent des sondages audio qu’ils ont réalisés eux-mêmes. Ils ont donc bien diversifié les sources et les supports, de même qu’ils ont fait preuve d’initiative lors de la réalisation d’enquêtes ou de sondages auprès des jeunes du lycée, de leur famille ou des personnes interrogées dans la rue. Un groupe à même fait un reportage sur la question de la parité. De ce point de vue, le bilan est donc globalement positif. 

            Il en va autrement de la deuxième partie de la séance. La classe OIB participe très bien aux débats, les élèves ont des avis tranchés qu’ils sont capables d’argumenter. Il y a donc une bonne dynamique, de nombreuses questions ou interventions. Dans ces cas là, je n’ai pas à intervenir. Dans la classe euro, mon rôle est plus « problématique ». Ai-je le droit d’intervenir ? d’orienter le débat ? Dans certains cas nous devons mettre en avant notre savoir « octroyé » pour éviter que le débat ne soit qu’une énumération de généralités ou ne tourne à une discussion de café du commerce. De plus, en cas d’oublis ou d’erreurs des élèves, il faut bien corriger. Il faut donc être parfois plus directif.

            Ainsi, il apparaît que la partie « scolaire » de l’exercice (recherches, élaboration d’un plan, présentation à la classe) est réussie, qu’elle permet à tous les élèves de prendre la parole et parfois de prendre de l’assurance lorsque les élèves ont choisi un thème qui leur tenait à cœur. Par contre, il est souvent difficile à des élèves « scolaires » d’affirmer leur point de vue. Très souvent, ils n’osent pas prendre la parole lors du débat, ni afficher un avis contraire à celui de la majorité. De plus, certains enjeux leur échappent du fait de leur âge ou de leur milieu familial. Enfin, ils ont du mal à argumenter leur point de vue ou a critiquer.

            Finalement, je pense que ce genre d’exercice est profitable aux élèves car il leur permet d’être plus autonomes, de se prendre en charge, de s’intéresser et dans le meilleur des cas, s’interroger sur des problèmes d’actualité qui ne sont pas toujours abordés en classe d’histoire-géographie, de prendre position en tant que citoyen et donc de se former à la citoyenneté, notamment grâce à la pratique de la tolérance, à la meilleure connaissance du fonctionnement de leur société. Je pense également que la liberté qui leur est accordée ou en tout cas que je leur accorde, est souhaitable car il ne faudrait pas que l’ECJS devienne un cours « classique ». Cette liberté a bien évidemment des limites lorsque les classes ne participent pas ou font un travail de recherche peu satisfaisant, mais c’est un risque à prendre…

 

 

 

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actualisé le 17/10/00