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COMPTE-RENDU DU STAGE sur l’ECJS au Lycée Elie
Faure à LORMONT, le 29/03/2000 Préliminaires :
Un exposé rappelant les conditions de naissance et les objectifs de ce
nouvel enseignement a été fait du triple point de vue : -
du pourquoi ? -
des contenus d’enseignement (avec rappel des acquis du collège) -
des pratiques et des pistes possibles ainsi que de la question de l’évaluation. Cette
présentation a suscité un débat rapide entre les participants. On peut dégager
schématiquement trois courants : -
Ceux qui considèrent que cet enseignement est déjà inclus dans leur
cours d’Histoire ou de Géographie et que, pour le reste, cela déborde de
leur mission et de leur compétence. -
Ceux qui voient là un espace de liberté pédagogique et l’intérêt
de pratiques nouvelles. -
Ceux qui ne refusent pas l’enseignement nouveau mais se sentent démunis
(plus ou moins) quant à sa mise en œuvre. Ont
été également évoquées, les questions de l’interdisciplinarité et celle
de nos relations avec les collègues de SES. Concurrence ? -
l’évaluation : qu’évaluer ? -
Comment évaluer ? Il
est bien sûr à préciser que quelle que soit l’opinion exprimée ci-dessus tous les collègues participants ont mis en œuvre l’ECJS En ce qui concerne la pratique la question centrale a été celle de l’organisation des recherches et du temps de travail demandé aux élèves et au professeur et celle de la forme du débat (et pour certains de son utilité). Des
pratiques très diverses :
Du
tour de table qui a suivi il ressort une grande diversité des projets et des
pratiques. Les
« entrées » les
plus souvent choisies restent celles de la citoyenneté/civilité ou des liens
familiaux. Le thème a été selon les cas choisi par le professeur ou par les élèves, soit au consensus. En
ce qui concerne les deux thèmes, le travail est le plus souvent fait en sous
groupes et l’objectif « rapproché » en « réduisant »
le thème. Exemples : -
racisme, intégration dans la cité, vie municipale, délinquance, police
justice et jeunes, règlement intérieur du lycée, respect de l’autre au lycée,
problème de la violence etc… -
filiation, autorité parentale, famille et adolescence, PACS etc…. La
pratique fait également apparaître des expériences très
diverses. a)
Etape
de recherche : -
constitution de dossiers relativement étoffés. -
gros travail de recherche, mais problème du « copié/collé ».
Temps de travail des élèves qui déborde les heures d’ECJS… -
utilisation de film de clips pour lancer le travail ou le débat. -
travail sur la cité à partir des réalités municipales -
réalisation après recherches d’une simple fiche argumentaire, par
petits groupes, destinée à nourrir le débat. -
travail de discussion par petits groupes autour de thème ou de l’objet
de travail (règlement intérieur par exemple). -
recherche de l’interdisciplinarité dans plusieurs cas. b)
Etape
finale, Evaluation : Dans
certains cas pas de débat mais des travaux de synthèse évalués éventuellement. Dans
d’autres cas un débat décevant : La pratique du dossier qui est évalué
en tant que tel (richesse, organisation, méthode) semble « manger »
le débat. Les élèves ont trop d’informations à apporter en peu de temps
pour ensuite discuter. Un autre cas est cité ou le débat semble impossible à mener à terme même en demi groupe en raison de difficultés d’expression à l’oral de manque d’écoute et de respect sinon d’agressvité entre les élèves. Dans d’autres cas enfin, un débat convenable pour des élèves de seconde. Débat préparé avec Président(s) de séance et Secrétaires, sur un ordre du jour. Les exposés sont réduits pour faciliter la prise de parole. Autre exemple : la forme originale proche des débats médiatiques ou chaque groupe d’élèves doit porter et défendre un argumentaire. Bilan très divers donc. La question de l’évaluation de ce débat a été posée sur le plan de l’écoute réciproque des élèves de leur participation plus ou moins active, de la clarté et da la perdurance des arguments de ce qu’il ont tiré du débat. Enfin
leur opinion a- t’ elle évolué, se posent- ils des questions nouvelles ? Peut-on
bâtir une grille simple d’auto évaluation ? La
question plus globale de l’évaluation de l’ensemble du travail reste posée.
La note semble peu appréciée ? (sauf pour les dossiers ?) En
ce qui concerne les conditions matérielles et de temps le travail a presque
toujours été réparti en sous groupes (3-4 élèves) avec les plus souvent les
thèmes ou les sous thèmes différents mais ce n’est pas systématique. La
durée de préparation d’un travail complet aboutissant ou non au débat varie
de 2 à 6 heures (séquence d’une heure/quinzaine ou 2 heures par mois). Les
problèmes les plus souvent évoqués sont l’encombrement des CDI, la
difficulté de constitution d’une documentation pour le professeur comme pour
les élèves. Le rôle des professeurs documentalistes est déterminant
lorsqu’ils participent activement. Qu’en sera t il l’an prochain de
l’accès au CDI avec le développement des TPE et de l’ECJS en 1ère ?
Quid d’Internet et de son coût ? En conclusion : L’échange d’expériences a été riche mais il
laisse pour les collègues des questions en suspens - Le problème de la formation pour conduire des pratiques pédagogiques nouvelles (demande très majoritaire). -
L’articulation de l’ECJS avec nos disciplines : tentation pour certains d’un replis sur le cadre strict de l’Histoire-Géographie. perte
horaire en Histoire-Géographie imputée à l’ECJS. Mais l’intérêt pour la formation civique n’est pas en cause, volonté de ne pas l’abandonner à d’autres. -
Temps de travail important pour bâtir une documentation et absence de
temps de concertation pour construire des projets interdisciplinaires. L’interdisciplinarité a été peu pratiquée au total : les collègues non Historiens-Géographes ont souvent travaillé « bénévolement » ou nous ont parfois accompagné grâce à une autorisation d’absence concernant leurs autres classes. A
l’inverse, l’intérêt pour cette possibilité de pratiques nouvelles est
affirmé, de même que le bénéfice d’un espace de liberté pédagogique. Cette
liberté sera t elle réduite par la nécessité de préparer une évaluation
formelle au Bac ? -
Dernière question : Comment se renouveler et éviter le risque
d’usure. Les élèves peuvent avoir, si les thèmes sont trop proches une
impression de « déjà vu ». Comment éviter dans les pratiques pédagogiques de nouvelles routines qui seraient mortelles pour un tel enseignement ? Le
souhait unanime d’une formation avant la fin de cette année en ce qui
concerne les programmes de 1ère est enfin exprimé. Monsieur
Michel ROQUES Professeur
d’Histoire et de Géographie Lycée
Pape Clément PESSAC
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