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Bilan d'une première année d'enseignement de
l'ECJS
Michel Maginot
octobre 2000
Après les réticences
de départ dues en grande partie à la nouveauté mais aussi aux conditions
de mise en œuvre (perçue comme "précipitée") les enseignants soulignent
l'intérêt de ce nouvel enseignement qui semble plus proche des élèves et
correspondre à leurs attentes (du moins d'un grand nombre d'élèves). La
majorité des collègues expose cependant des arguments, positifs et
négatifs, qui permettent la construction d'un un avis nuancé. Ils relèvent les
points positifs suivants : ·
Apprentissage de la
prise de parole et développement de qualités d'écoute liées à la pratique
du débat ·
Contacts différents
entre professeur et élèves sans cependant que cela rejaillisse sur les
autres cours. ·
Intérêt du travail en
petit groupe et en autonomie, liens avec le CDI ·
Enseignement perçu
comme un espace de liberté et de réflexion correspondant à un besoin. ·
Révélation d'élèves
peu brillants par ailleurs. ·
Développement de
l'esprit critique par rapport aux sources et aux arguments utilisés. ·
"connaissance" du
droit et du…non droit
Mais ils insistent sur
quelques obstacles qui subsistent :. ·
Problème de la
maîtrise du débat argumenté et de la formation des enseignants à la
conduite de ce débat. Tendance des élèves à l'autocensure, au
politiquement correct. ·
Problème de
l'évaluation : formes ? objectifs ? conséquences ? ·
Participation variable
des élèves selon les sujets abordés ·
Travail à demander aux
élèves difficile à quantifier. ·
Problèmes liés à
l'organisation matérielle : horaires, accès au CDI… et plus généralement
difficultés des élèves à mener une recherche autonome et même pour
certains à utiliser un dossier documentaire préparé. ·
Quelle place pour
l'enseignant dans le débat ? Enfin sont soulignés
par certains des effets
inattendus : ·
Risques d'accentuation
de l'hétérogénéité des élèves. ·
La
motivation (déjà variable) pour cet enseignement une fois passé l'attrait
de la nouveauté durera t-elle ? ·
Les risques de redondance avec le programme
Education Civique de collège. voire sont exprimées
des critiques fortes (mais
très minoritaires) : Enseignement
superficiel, doublon avec SES, enseignement flou, faux débats, perte de
temps au détriment de la discipline, enseignement sans contenu
scientifique, l'éducation civique "c'était mieux avant dans les cours
d'Histoire", une évaluation peu significative qui contribuera à
dévaloriser un peu plus le Bac, un café du commerce
institutionnalisé…. A titre d'information
le débat a été largement pratiqué sous des formes et des temporalités
variées : d'un seul thème débattu (et donc largement préparé) aux quinze débats (un par séance).
Les sujets couvrent un large champ, on peut citer parmi les plus fréquents
(au moins dans dix lycées de l'académie) : le Pacs, la drogue, l'évolution
de la famille, la violence, l'incivilité. Le tableau annexe
liste un certain nombre de débats ayant été conduits dans les 43 lycées
qui ont répondus à l'enquête. En guise de
conclusion, provisoire, un collègue se demande si "l'ECJS fera des
citoyens meilleurs, se sentant concernés par la vie publique et préférant
le dialogue à la violence ?"
Sans en attendre une panacée on peut espérer que l'ouverture de cet
espace de réflexion et de liberté
participera à la formation du citoyen. année 1999-2000
SOIT AU TOTAL 226 DEBATS
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