Une
conception moins simple et beaucoup plus répandue de la déviance, reposant
à l’évidence sur une analogie médicale,
définit la déviance comme quelque chose d’essentiellement pathologique,
qui révèle la présence d’un “ mal ”. Mais s’il y a peu de désaccords
sur ce qui caractérise un organisme en bonne santé, il y en a en revanche
beaucoup plus quand on utilise analogiquement la notion de pathologie
pour décrire des types de comportement qui sont considérés comme déviants.
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On donne parfois à l’analogie une signification plus stricte lorsqu’on
voit dans la déviance le produit d’une maladie mentale. Le comportement
d’un homosexuel ou d’un toxicomane est alors considéré comme le symptôme
d’une maladie mentale, au même titre que la lenteur de la guérison des
contusions est considérée comme un symptôme du diabète. Certains
sociologues utilisent eux aussi un modèle de la déviance qui
repose, pour l’essentiel, sur des notions de santé et de maladie empruntées
à la médecine. Ils examinent une société, ou une partie d’une
société, en se demandant s’il s’y déroule un processus qui tend à en
réduire la stabilité (…) Ils qualifient de tels processus de
déviants ou les définissent comme des symptômes de désorganisation
sociale.
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