Les difficultés de l’évaluation des élèves.

 

Les études de docimologie mettent en évidence certains problèmes auxquels vous devrez être attentifs lorsqu’il s’agira d’évaluer vos élèves :

 

* On constate des écarts importants de notation entre enseignants (10 ou 16 selon le correcteur pour une même copie), même pour des épreuves avec un barème très précis et des exercices séparés. Pour éviter cela, la concertation avec les collègues est la solution car elle oblige chacun à s’accorder avec autrui sur les critères d’évaluation, le barème à appliquer, les éléments à valoriser ou pénaliser. Il s’agit donc de trouver des compromis pour aboutir à un rapprochement des évaluations. C’est ce travail que réalise la commission d’harmonisation académique qui fournit les consignes de correction aux professeurs en charge d’évaluer les élèves lors des épreuves écrites du baccalauréat.

 

* On remarque aussi des écarts de notation chez le même enseignant qui, bien qu’ayant lui-même défini ses critères et son barème, n’évalue pas toujours de manière identique. Ce biais peut résulter d’un effet de contexte car le résultat de l’évaluation dépend du moment de la journée où se fait la correction, de la fatigue du correcteur, de son humeur, ou encore d’un effet d’ordre lié à place de la copie (sur le haut de la pile ou au contraire en fin de tas, copie qui suit une bonne ou une mauvaise copie, facilité ou difficulté à lire la copie…). On peut trouver des remèdes pour éviter ces biais de l’évaluation  comme relire les copies dans un autre contexte, arrêter de corriger lorsque l’attention faiblit, prendre quelques copies au hasard en début de correction pour réajuster son barème en fonction du travail réalisé par les élèves…

 

* Il faut tenir compte aussi d’un effet d’étiquetage car inconsciemment nous évaluons en fonction de ce que nous savons ou croyons savoir de l’élève (tendance à sur-noter les élèves jugés bons et à sous-noter ceux jugés faibles). La solution dans ce cas peut être l’anonymat des copies ou encore de s’imposer une grille d’évaluation critériée et détaillée.

 

* Les études sociologiques montrent par ailleurs l’existence d’un effet-Pygmalion : si l’enseignant croit que dans sa classe un certain nombre d’élèves sont capables de progresser, alors la progression sera meilleure. La progression serait aussi accrue dans les classes où les professeurs notent avec indulgence.

 

* Il faut préciser aussi que l’évaluation peut être différente en fonction des enjeux qui lui sont liés (simple exercice, bilan-diagnostic, décision d’orientation, examen type bac). Ainsi, par exemple, il faut savoir encourager ou sanctionner les élèves, pour mettre en avant les progrès réalisés même s’ils sont minimes, ou au contraire pour alerter sur un manque de travail et inviter l’élève à intensifier ses efforts.

 

Vous devez donc connaître ces différents problèmes et avoir conscience des limites de votre évaluation  afin de vous efforcer de l’améliorer.

 

 

 

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Académie de Bordeaux - Inspection pédagogique régionale de Sciences économiques et sociales - novembre 2005

Pages réalisées par Anne Cazaux, Muriel Dagens et Eric Duclos, professeurs de Sciences économiques et sociales.

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