À la découverte de la mode à l’époque de Fébus
« Un dressing à la cour de Fébus » initie aux habitudes vestimentaires des Béarnais au Moyen Âge.
Les mannequins sont vêtus de leurs plus beaux atours médiévaux. Jusqu’au 16 septembre, la mode du Moyen-Âge investit la Tour Moncade et la médiathèque. L’exposition « Un dressing à la cour de Fébus » présente une vingtaine de robes et costumes.
L’idée est venue du projet transmédia Fébus 2.0 initié par l’atelier IN-8 à Serres-Morlaàs, pour renouveler le regard sur Gaston Fébus. Ses membres ont proposé aux élèves des métiers de la mode du Lycée Campa, à Jurançon, de travailler sur des costumes médiévaux.
Durant un an, ce projet éducatif a été mené avec leurs enseignants et avec le soutien des professeurs médiévistes de l’Université de Pau et des Pays de l’Adour, Véronique Lamazou-Duplan et Dominique Bidot-Germa.
Ces derniers ont prodigué de précieux conseils aux dessinateurs. Ces derniers se sont appuyés sur l’iconographie pour réaliser leurs modèles.
Installation à la cité Fébus
« Quand on a entendu parler de ce projet, on a été immédiatement intéressé, pour valoriser le travail des élèves et faire le lien avec la valorisation du patrimoine, explique Cécile Tison, animatrice du Pays d’Art et d’Histoires d’Orthez et du Béarn des Gaves. On a proposé à nos partenaires traditionnels sur le territoire de réceptionner cette exposition.
Le château Moncade accueille cinq costumes, et la médiathèque, une quinzaine. On a privilégié la médiathèque pour des raisons de conservation, car la tour Moncade est très humide. À la médiathèque il y a aussi plus d’espace, avec un coin dédié aux expositions. » Les amateurs d’histoire et de mode peuvent ainsi découvrir une collection variée de robes, et un costume masculin, le pourpoint, visible au Château Moncade, ouvert tous les jours de 10 heures à 12 h 30 et de 14 heures à 18 h 30 en août, puis jusqu’à 18 heures à partir du 1er septembre.
Code couleur et jeu de matières
Les vêtements présentés appartiennent plutôt à une classe aisée. « On le voit grâce aux couleurs et aux matières, qui classent la population, explique l’animatrice. Dans l’aristocratie et la noblesse, on portait des couleurs franches. Du bleu, du rouge, de l’or, mais pas de jaune qui était la couleur des pestiférés et des juifs. » Les tissus les plus courants en Béarn sont la laine et le lin, qui était planté le long des gaves. Le cuir servait aux accessoires. Les plus riches pouvaient s’offrir de la soie ou du velours, qui était le tissu le plus cher. Les tissus, aujourd’hui différents, ont pris forme sous les habiles aiguilles des couturiers, qui ont fait revivre, le temps d’une exposition un savoir-faire d’antan.