Le réalisateur
Erwann Briand est né en 1971 en France. Il a fait de nombreux
voyages en Europe de l'Est et s'est ensuite installé en
Pologne. Là-bas, il intègre une école de cinéma (Lodz) en
section Mise en scène. Au fil de ses rencontres et au contact
de cinéastes tels que Wojciech Has ou Krzysztof Kieslowski,
il découvre une qualité de regard proche de sa sensibilité.
En 1996, il revient en France et travaille alors comme réalisateur
et scénariste.
Son film documentaire qui s'intéresse aux destins de femmes,
lors de la guérilla kurde, s'avère prometteur car il a été
accueilli dans de nombreux festivals et dans le monde entier.
Le Méliès a proposé hier deux projections-rencontres autour
du film à 14h et l8h. Deux beaux moments d'échanges.
Qu'est ce qui vous a incité à faire du cinéma?
Je voulais avant tout exprimer publiquement mes opinions,
mes sentiments ...
Dans quelle région le film a-t-il été tourné?
Au départ j'avais l'intention de tourner ce film en
Afghanistan (2001) mais à l'arrivée des Américains, ne pouvant
tourner le film, mon choix s'est orienté vers les civilisations
kurdes (frontière entre la Turquie et l'Iran, sur les territoires
irakien et iranien). Combien de temps a duré le tournage
?
Y avez-vous rencontré des problèmes?
Nous étions deux hommes sur le tournage. Nous avons passé
quatre semaines dans la montagne et deux semaines en Irak.
La malnutrition, les soucis d'hygiène et la chaleur intense
nous ont causé quelques problèmes.
Quelles ont été vos motivations pour ce film?
J'ai voulu faire un film sur les femmes dans la guerre afin
de montrer aux gens un problème peu médiatisé, presque banalisé,
mais pourtant grave.
Avez vous eu des appréhensions avant de partir?
Non aucune, étant donné les problèmes politiques, économiques
de ce pays, si j'en avais eu, je ne serais jamais parti
!
Avec quel matériel de tournage êtes vous partis? Qui vous
a financé le projet et combien le film vous a-t-il coûté
?
J'ai utilisé une simple caméra numérique car il fallait
réduire au maximum la charge du matériel pour le voyage.
Deux jeunes réalisateurs ont monté une maison de production
à Paris et par chance ils m'ont fait confiance et ont accepté
de financer mon projet. Le film a coûté au total environ
30 000 euros, mais une grosse partie du budget a été consacrée
au montage et au son.
Vous êtes vous bien intégré à ce groupe de femmes?
Au début, les femmes étaient plutôt méfiantes vis à vis
de nous, elles n'osaient pas tout se confier de peur des
représailles. Etant donné que nous sommes restés quatre
semaines en leur compagnie, une certaine confiance s'est
installée entre nous, il n'y avait plus de craintes de leur
part.
Pourquoi avez-vous choisi d'intégrer des sous-titres
dans ce film plutôt que de doubler les voix?
C'est un choix esthétique. Je trouvais que le fait d'entendre
les voix de ces femmes dégageait beaucoup plus d'émotion.
Avez-vous des projets dans l'avenir ? Je souhaite continuer
à faire ce genre de cinéma (documentaire) mais je n'ai pas
de projets concrets.
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