Lycée - Année scolaire 2007-2008 - Rencontres 7° Art - Voyage en sol majeur :

Voyage en sol majeur

Les amitiés maléfiques

La consultation

Le dernier des fous

Eugène Green (rencontre)

La dernière journée

Les femmes du Mont Ararat

Dans Paris

Lady Chatterley


Voyage en sol majeur de Georgi Lazarevski

C. Lanave et V.Campagna

 


Hier matin a eu lieu à la médiathèque d'Este de Billère une rencontre avec Georgi Lazarevski, réalisateur du documentaire Voyage en sol majeur.

Ce moyen métrage est un film-album retraçant le voyage rêvé d'un vieil homme. Le temps d'une projection, nous partageons le rêve de ce grand-père : fouler cette terre étrangère, le Maroc. Cet homme introverti, à l'enfance difficile, voit ensuite sa vie professionnelle compromise.
En effet, ce virtuose de la musique devient peu à peu sourd, chose qui le perturbera tout au long de sa vie. Exprimant ses sentiments au cours du film, il apparaît plus réceptif au fur et à mesure du voyage.Il part à la découvert de ce pays avec son regard d'enfant plein d'innocence et d'humour.

Ce film aborde de nombreux thèmes dont l'amour, le souvenir, la mort et le rapport humain. S'ouvrant à de nouveaux horizons, il se plonge surtout dans la découverte de lui-même et de son entourage. " Faire du cinéma, c'est toujours dire à quelqu'un : je t'aime ". Voilà une facette clé du cinéma de ce jeune réalisateur qu'il a dévoilé au cours d'une rencontre passionnée avec les spectateurs.

Durant cet échange, il a insisté sur le fait que ce voyage a d'abord amélioré les relations avec son grand-père qu'il perçoit enfin aujourd'hui comme un homme libéré prêt à oser sa vie.Le film devient alors un outil, un prétexte pour aller plus loin dans cette relation, et il a permis à travers le regard de la caméra de saisir l'enfant qui renaissait. Ce voyage devenait alors une libération, une soif de vivre.

Rien n'était gagné d'avance, il fallait simplement oser. Oser sortir c'et homme de sa routine, de son tourment et lui proposer un ailleurs qui puisse combler son rêve. Ce qu'il y a de très émouvant aussi c'est le apport du personnage avec la mort qui lui paraissait jusque-là insignifiante. Au fil de aventure, il comprend qu'il aimerait le plus longtemps possible garder autour de lui les êtres qui lui sont chers. Et chacune des images fixe à jamais le souvenir.

Avant la projection, nous avons eu le temps de découvrir l'exposition photos qui retrace le chemin parcouru au Maroc. Trois thématiques nous ont sauté à l'œil: les rencontres avec l'autre, la symbolique des paysages, et les rapports entre l'écriture et les souvenirs. Les couleurs propres à la culture marocaine, les sourires radieux de l'homme initié, sa joie dl'être là jaillissent de la plupart de ces clichés qui disent tous l'authenticité du moment vécu sans jamais tomber dans l'exotisme. D'ailleurs le réalisateur avoue dissocier son. œuvre photographique et son travail filmique car il le s'agit en aucun cas d'apporter des rajouts, nais au contraire de viser à une pureté certaine, un dépouillement, seul moyen possible pour définir le paradis.

Plaisir d'échanger: Georgi Lazarevski a eu la gentillesse de répondre à quelques-unes de nos questions.

Une photo nous a particulièrement touchés: il s'agit du gros plan de la main du grand-père en train de remplir son carnet de voyage. Que signifie t-elle pour vous ?
GL : C'est le moment où il écrit à sa femme Alice et où il la rassure en lui disant que tout va bien. J'étais par dessus son épaule et je regardais les mots qu'il écrivait. C'était assez émouvant de le voir parler du Maroc: son éblouissement devant les palmiers, et de le retrouver, aussi en même temps avec son caractère bien trempé. Il les décrit verts et bien ordonnés. C'est à ce moment-là qu'il a écrit que s'il croyait au paradis se serait une palmeraie: Il avait le sentiment d'avoir approché le paradis.

Finalement votre grand-père apparaît comme un enfant innocent et qui découvre une terre étrangère.
GL: Il a une part de naïveté et d'innocence et d'humour, mais aussi de gravité. Il est absolument adulte, il porte en lui tous ses regrets, ses souffrances. Il a réussi à conserver en lui cette part de naïveté, d'enfant apte à s'émerveiller des choses de la vie.

 

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