Le lycée Campa à la pointe des combats

Pour parler d’égalité des métiers entre filles et garçons, un travail a été accompli avec le CIDFF.

Le lycée professionnel André-Campa s’inscrit dans le peloton de tête de la lutte contre le harcèlement et contre les inégalités hommes-femmes dans les métiers. Depuis trois ans maintenant, la proviseure, Marie-Anne Buttazzoni, a engagé l’établissement dans le dispositif Référents et sentinelles, impulsé par le Conseil régional.

Chaque année, des adultes salariés du lycée (professeurs, CPE, surveillants, membres de la cuisine etc.) et des étudiants (quinze personnes en tout) sont formés à la détection et à la prise en compte du harcèlement. À l’issue des trois jours de formation, les jeunes deviennent des sentinelles, les adultes des référents.

Pour les sentinelles, il ne s’agit pas de faire de la délation, mais de repérer des camarades isolés, victimes de mal-être ou de situations de harcèlement. En présence d’un cas, la sentinelle peut soit intervenir, soit alerter un référent adulte avec lequel elle évoque le problème et envisage le traitement de la situation.

Priorité à la médiation

« Pour favoriser la libération de la parole et éviter qu’un jeune ne se renferme, nous intervenons rapidement, souligne la proviseure. Ainsi, la victime est écoutée et accompagnée. » La médiation entre victime et harceleur constitue une priorité. Le plus souvent, cette étape suffit, car celui qui pratique le harcèlement prend alors conscience du mal qu’il occasionne à l’autre. La démarche ne débouche que très rarement sur une sanction. « En agissant en amont, nous évitons des situations dramatiques, poursuit-elle. Ce dispositif marche très bien et nous comptons l’alimenter et le faire perdurer au fil des ans. »

L’autre combat mené par le lycée touche à l’égalité des métiers au sein de l’établissement. Un travail a été mené avec le Centre d’information des droits des femmes et des familles (CIDFF), dans le but de faire tomber les clichés et les freins mis par les familles et la société. Des ambassadeurs formés portent la bonne parole dans des salons ou lors des portes ouvertes et démontrent aux jeunes que toutes les filières sont mixtes et accessibles, tant aux filles qu’aux garçons. Ce travail, amorcé cette année, trouvera dans le temps un prolongement sous une autre forme.

PHOTO M. B.

par Marc Bruno