• Koralie, qui êtes-vous ?

Je suis artiste plasticienne, c’est-à-dire que je varie mes supports et mes techniques. Je peins sur toile et je crée des sculptures que j'expose en galerie. Je réalise également des œuvres plus monumentales : des fresques ou des installations comme des bas-reliefs, destinées à des murs intérieurs ou extérieurs. J'ai fait des études d'architecture, qui m'ont beaucoup appris (dessin, technique, matériaux...), mais je me suis assez vite tournée vers l'art, ma passion de toujours. Je suis originaire de Montpellier, j'ai habité plusieurs années à New York et à Paris. Aujourd'hui, j'habite à Arcangues, où je passe la plupart de mon temps à travailler dans mon atelier, mais je voyage beaucoup pour trouver l'inspiration.

• Comment allez-vous préparer votre intervention ?

Je vais revenir sur place pour prendre des mesures et des photos afin d'obtenir les bonnes proportions et une vue d'ensemble. Je commence par faire des esquisses sur un carnet avec les grandes lignes, puis je choisis une palette de couleurs. Ensuite, je dessine différents éléments séparés qui s'adaptent aux thèmes que vous avez choisis (amitié, joie et respect). Ces dessins sont réalisés sur ordinateur (en vectoriel grâce au logiciel Illustrator) et à l'échelle, puis ils seront découpés pour créer des pochoirs. Enfin, je réalise mon croquis final, toujours sur l'ordinateur, ce qui me permet de modifier à l'infini les emplacements et les couleurs des différents éléments afin de trouver le meilleur équilibre, et que l'ensemble forme la meilleure harmonie possible.

• Faites-vous des recherches de modèles ou dessinez-vous vos propres modèles ?

Quand on est artiste, on dessine ses propres modèles, on ne copie pas ! En revanche, on s'inspire de tout ce qui nous entoure. On est très ouverts sur le monde. On peut trouver des idées dans des livres, sur Internet, dans les cultures d'autres pays... On stocke les informations et les images dans notre tête et on les réinterprète avec nos propres émotions.

• Travaillez-vous sur papier ou sur tablette graphique ?

Les deux ! Tous les outils et moyens de travail sont complémentaires. Et chacun a ses limites. Donc, il faut s'autoriser à utiliser celui qui répond le mieux à la solution du moment, et ne pas hésiter à changer.

• Que pensez-vous des thèmes choisis par les collégiens ? (L’amitié, la joie et le respect) Vous inspirent-ils?

Je suis ravie que ces mots aient été choisis. Ils me parlent et me touchent beaucoup car ce sont des valeurs qui sont également importantes pour moi.

• Quel matériel allez-vous utiliser pour réaliser vos fresques ?

Je vais utiliser mon carnet et un crayon, mon ordinateur, des pinceaux, des rouleaux et de la peinture acrylique, des pochoirs et des bombes de peinture, une grande règle, un Posca noir, de la ficelle... et l'élément essentiel pour faire une fresque : un niveau !

Interview réalisée par M. Gantch et ses élèves webreporters

 Crédit photo : Studio Papi aime Mamie

Deux artistes ont été choisis pour réaliser des oeuvres murales à l'intérieur du collège. Les élèves participeront à ce projet.

Les élèves webreporters ont posé quelques questions aux artistes :

• Kendo, qui êtes-vous ?

Bonjour, je m’appelle Octave Unglik, français de 44 ans. La passion de la peinture que je pratique depuis toujours est devenue un métier. J’ai grandi à Paris jusqu’à mes 17 ans, puis j’ai vécu dans différents endroits : Bordeaux, Tignes, New-York, Brésil, et me voici ici au Pays Basque depuis cinq ans.

• Comment allez-vous préparer votre intervention ?

Je vais penser durant plusieurs jours à certains moments de la journée à des choses (Des mouvements, des couleurs, des lumières, des émotions…). Je vais réfléchir à comment je pourrais les intégrer de manière abstraite à mon travail.

J’essaye d’avoir des visions, comme des images de rêve.

Je vais ensuite travailler sur toile et sur ordinateur pour voir ce qui s’intégrerait le mieux au mur. Quand j’ai trouvé ce qui me plaît, je laisse reposer et je reviens dessus deux jours après voir si ça me plaît toujours. Une fois que je sais ce que je vais peindre, je calcule les quantités de peinture et le matériel qu’il me faut afin de faire mes achats.

Cette intervention comme vous pouvez le constater est réfléchie car réalisée sur du très grand format : on ne peut pas laisser de place à l’improvisation. Cependant, sur d’autres murs moins ambitieux, je me laisse aller à de l’improvisation.

• Faites-vous des recherches de modèles ou dessinez-vous vos propres modèles ?

J’ai mes propres modèles :  j’ai une banque d’image bien à moi avec laquelle je joue pour mes compositions en fonction de ma sensibilité du moment et de l’émotion que je veux transmettre.

C’est comme en cuisine, j’ai mes ingrédients et je pioche dedans en fonction de ce que je veux faire. Aussi, comme tout Artiste, je regarde ce qui se fait dans l’art, la nature et plein d’autres choses ; cela influence et fait évoluer mon travail.

• Travaillez-vous sur papier ou sur tablette graphique ?

Je travaille sur les deux. D’abord sur papier ou toile (ma banque d’images), puis je passe sur Photoshop, ce qui me permet de tester des effets variés, des couleurs et surtout faire des essais de compositions beaucoup plus rapidement. Le résultat est quasi instantané, et ça c’est super, on peut faire des erreurs, c’est toujours réversible.

Donc on peut partir loin dans les tests, et s’en inspirer pour des murs ou des tableaux plus aboutis.

• Les collégiens ont choisi les thèmes de l’amitié, de la joie et du respect. Qu'en pensez-vous ? Vous inspirent-ils ?

Je les trouve très bien, ils collent bien à ma démarche. La joie est un aspect important dans ma peinture: Soit je suis heureux et je peins mon bonheur, soit je ne vais pas bien et peindre la joie ou le cosmos est une thérapie. Mon univers pictural est onirique, il découle de visions idéalisées. C’est une manière saine de m’évader quand le monde ne me convient pas.

L’amitié, c’est justement une des choses qui apporte la joie. À vos âges, on se fait parfois des amis que l’on va garder toute sa vie, et c’est magnifique !! L’amitié peut être un soutien quand la famille est défaillante, quand on se sent triste ou incompris, quand on se sent étranger aux siens.

Le monde est rempli d’amis potentiels, j’ai appris avec l’âge qu’il faut toujours être ouvert à une nouvelle amitié, il y a des gens bien à rencontrer partout et à tout moment de la vie.

Enfin, le respect, c’est une base. Mon travail m’amène souvent à voyager. En France, il y a des lieux où le respect est beaucoup moins palpable qu’ici à Biarritz, comme par exemple dans les grandes villes car celles-ci poussent à l’individualisme et au stress. C’est rassurant de savoir que les gens ne vont pas vous écraser sur un passage piéton, venir voler dans votre jardin ou salir votre environnement.

• Quel matériel allez-vous utiliser pour réaliser vos fresques ?

En tant qu’artiste, j’ai la particularité d’utiliser différents médiums pour jouer avec les matières, les textures, créer des effets.

J’aime que mes œuvres aient un côté non figé, ce qui leur permet d’avoir du mouvement et de la vie.

Pour cela j’utilise des balais (Ça me fait des pinceaux géants) des pulvérisateurs (pour envoyer de l’eau sur le mur et faire couler la peinture en transparence).

Je peins bien évidemment à la bombe, et je fabrique mes embouts de manière à leur donner un côté encore plus sauvage (toujours cette recherche de mouvement et de vibrations)

J’utilise également le matériel de base tel que pinceau, rouleaux et bombes pour les finitions.

M. Gantch et les élèves webreporters